Les ANcêtres de Rokugan
Un ancêtre ne guide que ceux qui servent le même Clan ou la même Famille, ou encore leurs parents jusqu'au deuxième degré (qui peuvent avoir changé de famille par alliance). Un ancêtre est prié selon une fonction qu'il occupait et une voie qu'il suivait :
Hantei
[? - 45]
Il épousa Mioko, une fille du Clan de la Grue, en hommage à la beauté de sa soeur Doji.
Si certains textes indiquent que le premier Hantei du nom succomba de ses blessures peu après la défaite finale de son frère corrompu, la croyance populaire veut plutôt qu’il ait rejoint les Cieux après la guerre contre le Seigneur des Ténèbres.
On trouve une version de ce conte dans la célèbre pièce de Shosuro Furuyari, La mort de Hantei. Selon la pièce, Hantei est sauvé du combat par le courage de son fils unique Genji, qui revient de la bataille en portant son père mortellement blessé. Lorsque ce dernier lui remet le no-dachi d’or sacré, symbole de la lignée Hantei, Genji repart en guerre et terrasse ce qui reste des terrifiantes armées de Fu Leng. Doji, Akodo et Bayushi restent au chevet de leur frère pour soigner ses blessures jusqu’à ce qu’il succombe.
Les familles Ikoma et Asako insistent sur le fait que Hantei continua de régner quelque temps après la guerre et qu’il guida son fils lors de ses premières années en tant qu’Empereur. Puis, un jour, Hantei disparut purement et simplement dans un nuage de fumée et de lumière du soleil, s’en retournant ainsi près de sa Mère, au Paradis Céleste, pour l’éternité.
Akodo
[? - 99]
Alors qu’il surveillait la construction de la Galerie des Ancêtres et de la bibliothèque Ikoma, Akodo (alors appelé Akodo-le-Borgne) fut surpris par des créatures de l’Outremonde. Les monstres s’étaient frayé un chemin à travers la forêt Shinomen, se préparant à attaquer l’Empire encore chancelant. Akodo affronta la horde avec seulement cent hommes, et rencontra ses ennemis à ce qu’on appelait alors la Passe de Seikitsu. Alors que la bataille semblait perdue, Akodo en appela à sa mère, la déesse-Soleil, afin qu’elle témoigne de la façon dont les braves mouraient. Quand la horde de l’Outremonde l’atteignit, le rugissement d’Akodo fit trembler la passe tout-entière provoquant des avalanches de pierres qui la comblèrent entièrement, recouvrant Akodo avec sa troupe et ses ennemis.
Doji
[? - 102]
Elle épousa Kakita.
Quand Doji se rendit en 101 dans les terres du Clan du Dragon pour visiter son frère Togashi, on lui annonça la mort du Kami.
On dit que Doji marcha vers la mer et qu’on ne la revit jamais plus.
Shiba
[? - 43]
Bayushi
[? - 83]
On raconte que le fondateur du clan du Scorpion ne pleura qu’une fois dans sa vie : le jour où il regarda sa fille (certains disent que c’était sa fille adoptive), le Tonnerre du clan, partir pour l’Outremonde avec Shinsei. Ses nouveaux compagnons le servirent fidèlement, mais comme l’a dit son fils, Bayushi Ubane, « Soshi n’était pas Shosuro. » Quarante ans après la mort de Shosuro, Bayushi disparut. Son fils ne retrouva que son masque et un morceau de papier sur lequel était écrit ces mots : « Je l’ai perdue pour toujours »
Shinjo
[? - 400]
En 45 elle partit avec le Clan de la Ki-Rin découvrir les peuples et les territoires au-delà des frontières de l'Empire.
Ses descendants, devenus le Clan de la Licorne, ne devaient revenir qu'en 815.
De tous les Kamis, Shinjo était sans doute le plus bienveillant et le plus compatissant. Elle n’avait pas l’âme d’un guerrier, préférant toujours l’emporter sur ses adversaires par la tactique plutôt que de les détruire purement et simplement.
Ses pérégrinations hors des frontières de Rokugan lui ont beaucoup appris des façons d’être et de se comporter des mortels et c’est sans doute pour ça qu’ils étaient si chers à son cœur. « Le monde a beaucoup à nous apprendre, disait-elle. Pas uniquement de nous-même et des autres, mais également des arbres et du vent et de ce que nous apprenons à ignorer. »
On sait qu’elle a été aperçue pour la dernière fois par ses compagnons, alors qu’elle combattait l'Ombre Vivante dans la partie de l’Outremonde qui se trouve de l’autre côté des Terres Brûlées, mais les membres du Clan de la Licorne refusent d’en dire plus.
Hida
[? - 210]
Après avoir perdu son fils unique dans la bataille contre Fu Leng, Hida jura de ne plus jamais avoir d’enfant.
Un jour, alors qu’il parcourait les terres du clan du Crabe, Togashi aperçut son frère qui arpentait tristement les murailles de sa forteresse. Un peu plus tard, il fut invité dans les contrées des Dragons Légendaires et il leur narra l’infortune de son frère ; ceux-ci, pris de compassion pour le malheureux, dépéchèrent à son secours le Dragon du Tonnerre, lequel emprunta pour la circonstance l’apparence d’une femme.
Elle lui donna un fils et, devenue mortelle, elle jura à Hida qu’elle resterait à ses côtés pour toujours. L’enfant grandit rapidement, et dès qu’il fut en âge, Hida lui laissa la tête du clan en 62.
Hida, le fondateur du clan du Crabe, le combattant originel, le père de tous les gardiens de Rokugan, est le parangon de la force et de l’endurance. On raconte qu’un jour, il vainquit un oni à mains nues, le taillant en pièces de ses ongles et de ses dents. Quand Hida envoya son fils accompagner Shinsei vers l’Outremonde, « le Crabe » était persuadé qu’il reverrait son fils. Aucun des six autres Tonnerres ne reviendrait mais le fils de Hida aurait certainement la force de surmonter toutes les épreuves que Fu Leng allait leur faire subir. Hida ne sut jamais quel avait été le destin de son fils aîné et cela le hanta jusqu’à la fin de ses jours.
Selon la légende, Hida vécu jusqu’à l’âge de deux cent dix ans. Bien entendu les historiens du clan du Lion doutent de la véracité de ce fait. Les membres du clan du Crabe n’en ont cure. Ils disent que si Hida avait voulu vivre cent années de plus, il l’aurait fait. Quoiqu’il en soit, Hida, une fois parvenu à ce grand âge, abandonna son palais où il continuait à conseiller ses descendants et annonça qu’il partait à la recherche de son fils. Nul ne mit en cause sa décision. Et ce jour-là, le plus valeureux membre du clan passa les portes en appelant son fils à pleine voix. Nul ne le revit jamais.
Togashi
[? - 64]
Après avoir appris la défaite de Fu Leng, il emmena en 44 ceux qui avaient choisi de le suivre dans les hautes montagnes de Rokugan. Il ne s’intéressait pas à la politique, ni à la vie sociale, mais uniquement à une vie paisible faite de contemplation. Ceux qui le suivaient cherchaient également une vie faite de tranquilité et d’introspection. Ses deux plus éminents disciples étaient Agasha et Mirumoto Yojiro, le fils du Tonnerre du Dragon.
Arrivé dans les montagnes, Agasha établit des écoles, des lieux de cultes et des temples tandis que Yojiro se chargeait de leur sécurité. Tous deux travaillèrent de concert, chacun s’imprégnant des concepts de l’autre. Au fil des ans, une grande amitié se noua entre le bushi et le shugenja. Mirumoto encouragea ses bushi à observer et à apprendre des élèves de Agasha, tandis que Agasha fit de même avec les siens.
Cette pratique se poursuivit après la mort des fondateurs des deux écoles. Les bushi de Mirumoto – bien qu’incapables de lancer des sorts – sont sensibles aux cinq éléments, tandis que les shugenja – qui ne sont pas bushi – comprennent les fondements de la tactique et de la stratégie.
C’est le seul kami dont on puisse dater la mort avec une relative certitude car il est dit dans différents parchemins que la célèbre statue de pierre de Mirumoto, dont une inscription nous apprend qu’elle fut entamée la dix-huitième année du règne de Hantei Genji, fut sculptée par un jeune apprenti de la famille Agasha suite à la miraculeuse vision qu’eurent trois membres du Clan du Dragon après la mort de leur kami. Pourtant ce décès ne fut annoncé officiellement qu'en 101, lorsque sa soeur Doji vint pour le visiter.
Shinsei
[? - 42]
Il guida les septs Tonnerres.
Matsu
[? - 42]
En 27 elle fut battue par Kakita pour le titre de Campion d'Emeraude. Celui-ci lui fit offence.
Elle fut l'un des sept Tonnerres.
Doji
Konishiko [? - 42]
C'est la fille de Doji et Kakita.
Elle fut l'un des sept Tonnerres.
Isawa
[? - 42]
Il fonda la cité mythique de Gisei Toshi en l'an 1.
Il fut l'un des sept Tonnerres.
Shosuro
[? - 43]
C'est la fille ou le garçon de Bayushi.
Elle fut l'un des sept Tonnerres. La seule à revenir, porteuse de douze parchemins et d’une main enchantée en obsidienne. « Cachez ces parchemins car c’est leur contenu qui a provoqué l’anéantissement de Fu Leng » dit-elle à Bayushi avant de mourir.
Otaku
[? - 42]
Elle fut l'un des sept Tonnerres.
Hida Atarasi
[? - 42]
C'est le premier fils de Hida.
Il fut l'un des sept Tonnerres.
Mirumoto
[? - 42]
On sait peu de choses de la vie de Mirumoto avant sa rencontre avec Togashi. On raconte que c’était un grand homme, avec des bras longs et minces et des mains énormes. Il n’était pas beau et, au théâtre, il est représenté avec deux longues cicatrices formant une croix sur son visage.
Mirumoto était connu pour sa technique de combat particulière. Tandis que les écoles de kenjutsu mettaient l’accent sur le placement en garde, Mirumoto laissait son katana pendre sur le côté, les bras le long de son corps. Son style propre ne transparaissait que lorsque tout son corps devenait un seul et unique mouvement fluide. Opportuniste (ou efficace, c’est selon), toutes les occasions lui étaient bonnes de toucher son adversaire : que ce soit avec le coude, le pommeau ou la tête.
C’est plus tard qu’il développa la technique de combat connue sous le nom de Niten, technique qui implique l’utilisation de deux épées et qui a fait la réputation des membres du clan du Dragon. Nombre d’entre eux se refusent à utiliser deux armes quand ils sont confrontés à un seul adversaire, mais tous ne sont pas aussi scrupuleux.
Lorsqu'il eut 40 ans Mirumoto prit sa retraite et se fit moine. Il enseigna alors son savoir à de nombreux élèves mais avait fait le serment de ne jamais toucher une épée tant qu'il arborerait le crâne rasé des moines. Un jour alors qu'il traversait en barque une rivière avec trois de ses élèves, il vit que trois assassins l'attendaient sur l'autre rive. L'un de ses élèves lui demanda ce qu'ils allaient faire. Mirumoto sortit un couteau de sa poche et commença à tailler l'un des avirons. Il lui répondit : " Je vais les affronter et vous aller ramer ". Le temps pour eux d'atteindre la rive, Mirumoto avait transformé l'aviron en boken et tué les trois assassins.
Il fut l'un des sept Tonnerres, mais personne ne sachant où et quand est mort Mirumoto, sa mort est commémorée le premier jour du mois du Dragon.
Agasha
[? - 82]
Fondatrice de l’école de shugenja du Clan du Dragon, la finesse de l’intelligence d’Agasha, ainsi que ses dons d’observation, se sont révélés irremplaçables pour son seigneur Togashi. Elle semblait avoir une connaissance quasi-intuitive des forces du monde naturel et parler aux animaux était presque une seconde nature pour elle. Ses années de retraites dans les montagnes n’ont fait que renforcer sa compréhension du monde et, au fur et à mesure de son auto-apprentissage, elle prenait méticuleusement note de toutes ses observations.
Comme ses cousins du Clan du Phénix, Agasha était opposée à l’emploi de la violence sous toutes ses formes. « L’homme est la seule créature qui discute et choisit de ne pas le faire », écrivit-elle un jour. L’attaque d’une troupe de gobelins faillit bien pourtant marquer le terme de sa vie consacrée à une paisible observation du monde. Ils la kidnappèrent et entreprirent de l’emmener jusque dans l’Outremonde. Hojatsu, le fils de Mirumoto, partit à son secours et la tira des griffes de ses ravisseurs avant qu’ils n’atteignent leur destination. Certains supposent une relation romantique entre eux, comme en témoignent les nombreux romans et pièce de théâtre sur le sujet, mais aucun document historique ne permet de le confirmer (Agasha avait environ 30 ans de plus que Hojiro).
Agasha Chuichi
[214 - 242]
Agasha Chuichi fut l’un des plus grands penseurs de l’histoire du Clan du Dragon. Cependant, même s’il fit grandement avancer la magie de son clan, on se souvient souvent mieux de lui comme d’un soigneur.
Agasha Chuichi se rendit dans le nord-ouest de Rokugan lorsqu'une épidémie de peste s'y répandit de 237 à 242. Dans certaines villes, il rencontra des fermiers qui en étaient réduits à manger des chiens, des chats et des chevaux. Il découvrit même quelques rares cas d’hommes civilisés se livrant au cannibalisme. Agasha Chuichi contribua à la conception de nombreuses techniques d’irrigation afin d’apporter du soulagement aux paysans et d’offrir aux fermes un meilleur rendement. Il fit également de rapides progrès dans son combat contre la peste et fut le premier à comprendre que l’épidémie était en fait constitué de différentes maladies regroupées sous le même nom par peur et par ignorance. Il établit et soigna plusieurs types de maladie avant de succomber face à une souche particulièrement violente dans un minuscule village situé à la frontière de ce qui était alors le territoire du Clan du Renard (aujourd’hui passé sous la coupe du Clan de la Licorne).
Agasha
Kitsuki [798 - 829]
Ayant toujours montré une fascination pour les énigmes, on pouvait s’attendre à ce que Kitsuki réussisse plutôt bien ses études dans l’école de shugenja familiale. Mais, à vrai dire, ce ne fut pas le cas. Il semblait ne pas s’intéresser à la « métaphysique » et seulement à l’observation des êtres et des faits. Son sensei l’avertit un jour, suite à ses recherches jugées vulgaires et son manque d’obéissance, que toute nouvelle infraction entraînerait automatiquement son expulsion.
Deux semaines plus tard le sensei fut retrouvé assassiné dans sa chambre, le wakizashi ensanglanté de Kitsuki à ses côtés. Kitsuki fut interrogé mais refusa d’admettre le crime. Le daimyo de la famille Agasha ne voulait pas contraindre son neveu préféré à faire seppuku mais il n’avait visiblement pas le choix. Kitsuki sollicita un délai d’un jour pour prouver son innocence. Le daimyo accepta et Kitsuki se mit en quête du véritable meurtrier du sensei.
Exactement 24 heures après sa requête, Kitsuki retourna chez son oncle accompagné du meurtrier, de preuves et d’une confession. Il fut élevé au rang de yoriki à sa sortie d’école. Par la suite Kitsuki poursuivit son ascension hiérarchique en devenant d’abord karo, puis daimyo, après avoir déjoué une tentative d’assassinat contre Mirumoto Januko.
Les succès de Kitsuki dans les intrigues de cour (et les échecs cuisants qu’il y a provoqués) alimentent la légende. Ses tactiques peu orthodoxes et son goût immodéré pour la justice ont fait de lui un héros au sein de la paysannerie.
Il reçut le droit de fondé sa famille en 820.
Les dons d’observations de Kitsuki lui valurent beaucoup d’ennemis tout au long de sa vie, particulièrement au sein du Clan du Scorpion. Les conflits avec ce Clan se focalisèrent en la personne d’un de ses membres en particulier, Bayushi Shiko, qui fut la perte de Kitsuki. Ce n’est que récemment que Doji Yosei a écrit une pièce intitulée Les yeux et les oreilles qui leur est consacrée. Son adaptation libre de leur histoire a provoqué un certain émoi chez certains membres du Clan du Lion, mais la pièce a connu un réel succès à la cour impériale.
Kitsuki est mort mystérieusement après sa dernière confrontation avec Bayushi Shiko. Cette dernière avait eu accès à des informations compromettantes concernant un membre du Clan de la Licorne, fruit de l’union d’un samurai et d’une paysanne, et une fausse déclaration de naissance. Elle voulait utiliser ces renseignements pour forcer le daimyo du Clan à lui livrer des informations concernant les objets et la magie gaijin. Kitsuki parvint à s’emparer des documents compromettants après une traque héroïque à travers la forêt Shinomen, mais se rendit compte qu’ils s’agissait de faux qui avaient été empoisonnés.
Kitsuki mourut les doigts noircis sous l’effet du poison le 30ème jour du Singe.
Agasha Notodai
[412 - 442]
Notodai, l’un des meilleurs shugenja du Clan du Dragon était également un des meilleurs stratèges de l’Empire et un professeur brillant. Notodai commença son apprentissage à l’école de la famille Mirumoto qu’il quitta à l’âge de 9 ans pour suivre les enseignements de l’école de shugenja de la famille Agasha. Il continua cependant d’apprendre le bushido et ses essais sur la voie du guerrier compte parmi les plus profonds et les plus beaux. Au fur et à mesure que ses essais étaient lus par un nombre croissant de généraux, ces derniers l’invitaient à venir parler à la cour. Il était en effet capable d’expliquer les passages les plus allusifs du Tao de Shinsei : il les illustrait d’anecdotes et de récits, qui lui permettaient de les faire comprendre avec simplicité et clarté aux samurai et aux shugenja.
A la Bataille du Cerf Blanc, il était le conseiller personnel du jeune général de l’Empire, Akodo Ujika. Il fut tué à cette bataille d’un coup de feu. S’il ne s’était tenu qu’à trente centimètres plus à gauche, c’est le général du Clan du Lion qui serait tombé foudroyé. Akodo Ujika (veuf lui-même) adopta par la suite la famille de Notodai.
Sa mort est commémorée le 17ème jour de la Tortue.
Akodo
Godaigo [410 - 441]
On sait peu de choses sur lui, mis à part qu'il servit le Clan du Dragon aux côtés de Matsu Hitomi et qu'il finit par la trahir.
On a émis de nombreuse hypothèses quant à la raison qui a poussé Akodo Godaigo, après avoir été le compagnon d’arme de Hitomi, à rejoindre les troupes du Clan du Dragon. On sait que ce furent ses troupes qui parvinrent finalement à l’encercler à Toshi no Omoidoso. Godaigo et Hitomi se rencontrèrent pour la dernière fois près de ce village et seuls les paysans de l’endroit savent ce qu’ils se dirent alors. La trahison de Godaigo est devenue légendaire et différentes interprétations de ce récit ont donné naissance à de nombreuses histoires populaires. Après cela, il refusa les récompenses du Clan du Dragon et choisit de devenir ronin. Certains affirment qu’il est condamné à arpenter le monde à jamais, reniant tout honneur, ne s’accordant pas le moindre repos et refusant jusqu’à la mort même.
Asahina
Yajinden [475 - 515]
Asahina Yajinden, shugenja du Clan de la Grue, devint le plus proche lieutenant de Iuchiban. Ensemble, il forgèrent en 508 les « quatre lames de Iuchiban » – Ambition, Passion, Jugment et Revanche. Ces épées maudites furent fabriquées nul ne sait où ni comment à partir de l’âme de quatre honorables samurai, et chacune d’elle devint la parodie d’une vertu vénérée par la caste des samurai. Elles provoquèrent l'année suivante la chute de trois daimyo de Clan.
Lors de la Bataille des Tombes Volées en 510, Yajinden fut emprisonné par les paisibles membres de la famille Asahina, qui firent disparaître sa personnalité et ses souvenirs : il termina paisiblement sa vie comme jardinier à la capitale, témoignage vivant de ce qui arrive à ceux qui trahissent le Clan de la Grue. Néanmoins, les paysans murmurent que ce jardinier n’était pas vraiment Asahina Yajinden et qu’il s’était échappé pour hanter le monde jusqu’au retour de Iuchiban.
Asako
[? - 57]
C'était la femme de Yogo, qui finit par rejoindre le Clan du Scorpion à cause de la fameuse malédiction.
Le premier chef de la famille Asako eut le cœur brisé par le départ brutal de son mari. On dit qu’elle n’oublia jamais sa trahison et elle mourut de façon précoce.
Bayushi Tangen
[147 - 170]
Tangen fut l’auteur du célèbre traité Mensonges ainsi que le premier rédacteur du recueil des « Shinriko » (petites vérités). Il fut l’un des daimyo qui dans l’histoire du Clan du Scorpion connut la plus grande popularité et la plus grande réussite.
Tangen fut brutalement foudroyé à l’âge de trente-trois ans pendant qu’il se trouvait à la Cour de Akodo Hiyorimi. Il décéda brusquement au cours d’une discussion concernant son œuvre, juste après qu’il l’eut présentée à l’Empereur. Les membres du Clan du Lion qualifièrent ses œuvres de ramassis de perfidies, mais Tangen subit l’affront, se contentant de répliquer : « Elles ne contiennent pas le moindre mensonge. » Et c’est au milieu de cette discussion animée que Tangen se tut soudain, agrippa son bras gauche, et s’écroula, mort.
La panique gagna la cour. Ses partisans dirent qu’on l’avait empoisonné. Hiyorimi affirma qu’il avait été assassiné pour que la faute en retombe sur le Clan du Lion. Les membres de la Grue suggérèrent que certains, au sein même du Clan du Scorpion, ne faisaient pas confiance à Tangen depuis qu’il avait dévoilé les méthodes du Clan. Ceux du Clan du Phénix se bornèrent à dire que c’était la volonté des Fortunes. On discute encore aujourd’hui des causes de la mort de Tangen.
Daidoji
Masahigi [690 - 715]
Il s'illustra en portant secours au Clan du Crabe contre Oni no Kinjiro, lors de la Bataille du Pont des Marées.
Daidoji Yurei
[960 - ?]
Daidoji Yurei était surnommé « Chiyurei » par ses ennemis. Né sur le champ de bataille de Shiro no Yojin, Daidoji Yurei devint l’un des généraux les plus craints de Rokugan. Les paysans racontent qu’il était habité par tous les samurai morts sur le champ de bataille et il est incontestable qu’il a nourri toute sa vie une haine inextinguible pour le Clan du Lion.
Se dévouant corps et âme à la destruction du Clan honni, Yurei fut le premier général à se livrer à des tactiques de harcèlement : il divisait son armée en de petites unités et tendait des embuscades à l’ennemi pour l’isoler et l’affaiblir, le coupant de toute possibilité de retraite.
Doji Gaijushiko
[357 - 439]
Doji Hatsuo
[136 - 183]
Contrarié par l’idée que ses lois ne sont pas mises en valeur de manière appropriée, l’Empereur chargea son Champion d’Émeraude, Doji Hatsuo, de poser les bases d’un système plus cohérent.
Hatsuo convoqua un juge particulièrement populaire, renommé à la fois pour sa courtoisie et son impartialité : Soshi Saibankan, qui lui proposa un système dans lequel des samurai, choisis pour leur dévouement et leurs capacités, seraient dispersés dans tout l’Empire pour faire appliquer la loi, et ne seraient responsables que devant le Champion d’Émeraude lui-même. De plus, Saibankan rédigea une charte qui détaillait les devoirs exacts des magistrats, incluant les crimes qui relevaient de leur compétence et ceux qui relevaient des autorité des provinces et des villes. Ensemble Hatsuo et Saibankan présentèrent l’idée à Hantei qui ordonna qu’elle fut mise en application sur-le-champ.
Doji Hotei
[539 - 582]
Doji Hotei fut jadis le daimyo du Clan de la Grue. Marié et heureux en ménage depuis de nombreuses années, il n’avait pourtant pas d’enfant. Quand son épouse décéda, il devint fou, renonçant à son statut de daimyo au profit de son frère cadet, Kukojin, qui était à l’époque Champion d’Émeraude. Au milieu de la nuit, Hotei prit un cheval et son daisho et abandonna la demeure ancestrale. Malgré ses ordres et ses protestations, deux samurai qui lui étaient loyaux (Sanzo et Panjuo) l’accompagnèrent, bien décidés à le protéger de sa folie malgré lui . Hotei arpenta Rokugan pendant des années, affirmant que son épouse lui avait confié une grande quête. Dans sa folie, il provoqua en duel des arbres immenses et tint conseil de cour sur une plage, devant des vols de colombes. Le temps effaça le souvenir de ses hauts faits passés et il devint pour tout Rokugan un objet de mépris, même au sein de la cour de son frère.
Au cours de la guerre qui opposa en 582 le Clan du Lion au Clan de la Grue, Akodo Shakato était sur le point de l’emporter. Terrorisées et ayant perdu tout espoir, les troupes du Clan de la Grue battaient en retraite devant l’avancée de l’armée du Clan du Lion. Et le général de l’armée d’invasion vit le palais de la famille Kakita comme un objectif facile à prendre.
Soudain, de derrière les lignes du Clan de la Grue, un vieil homme et deux samurai d’âge mûr chargèrent. Quand les hommes du Clan de la Grue virent leurs adversaires fauchés comme les blés par l’épée du « dément », ils reprirent espoir, reformèrent les rangs et l’emportèrent. Doji Hotei mourut ce jour-là sur le champ de bataille, cerné par les samurai du Clan du Lion et ses deux fidèles samurai à ses côtés. Un temple à sa mémoire fut édifié dans les plaines de la famille Kakita et son daisho est toujours à l’endroit où il est tombé.
Doji Mizumoto
[? - 74]
Mizumoto était un courtisan. Il avait fait une carrière éminente dans les différentes cours de rokugan et on lui doit d’avoir assuré la prédominance du Clan de la Grue sur la Cour impériale très tôt dans l’histoire de l’Empire. Ses succès dans l’univers des courtisans étaient en grande partie dus à son intelligence perçante. Il avait un don indicible pour voir tous les problèmes que posait une situation et trouver instinctivement la meilleure solution. Son intelligence était célèbre dans tout l’Empire.
Après la mort de son épouse il se retira du monde, il devint un moine et passa le reste de sa vie dans la contemplation des mystères du Tao de Shinsei. Dans ce domaine, il était peut-être encore plus précieux pour l’Empire car il fit de nombreuses observations et interprétations des paroles de Shinsei qui sont depuis lors devenues des canons. Quand l’Empire était encore jeune, on le considérait comme l’une des principales autorités quant à la signification de ce texte saint.
Doji
Nio [? - 179]
Doji Nio était le fils aîné de Doji et de Kakita, ce qui rend la date de sa mort improbable. Il s’agit de l’un des plus grand poètes et calligraphes de toute l’histoire. Bien qu’une seule de ses œuvres originales soit arrivée jusqu’à nous (Ma mère, le monde), des copies de ses poèmes et essais honorent presque toutes les bibliothèques de Rokugan. Les principes fondamentaux de l’art et de la poésie rokugani trouvèrent leur inspiration au sein même des œuvres de Doji Nio. Certains prétendent d’ailleurs qu’il est le père de la culture de l’Empire.
Doji Taehime
[680 - 745]
Doji Taehime était la représentante officielle du Clan de la Grue à la cour du Clan du Scorpion. Ellle n’avait pas son pareil pour percer à jour les mensonges et les complots secrets. De nombreux Scorpions la surnommèrent « la Grue poison ». On lui proposa un poste à la Cour impériale qu’elle refusa en affirmant qu’elle était bien plus utile à l’Empereur là où elle se trouvait. Nul n’en disconvint.
On raconte qu’elle connaissait un grand nombre de secrets du daimyo du Clan du Scorpion et qu’ils étaient amants.
Taehime mourut fort âgée et ses biens – ainsi qu’elle l’avait demandé – furent enfermés dans une boîte en fer qui fut enterrée quelque part à l’intérieur des murailles du palais Kakita. « Que tout mon savoir revienne à ma famille, avait-elle écrit, mais que nul ne trahisse la confiance que me faisait le seigneur qui fut mon hôte pendant de si longues années. » Aujourd’hui encore, nul ne sait quels secrets elle avait découverts car elle n’a jamais trahi ni la loyauté qu’elle devait à son Clan, ni la confiance de l’énigmatique daimyo du Clan du Scorpion.
Hantei Genji
(II) [28 -(46)- 247]
On désigne souvent Hantei Genji, fils aîné du premier Hantei du nom et de Mioko, comme le Prince Étincelant en raison des efforts qu’il fit pour poser les bases de la culture et de la splendeur de l’Empire. Par la suite, tous les aînés de la lignée des Hantei ont porté le titre de « Prince Étincelant » en souvenir des accomplissements légendaires de Genji. il monta sur le trône en 46.
Genji était un mécène, un amateur éclairé en matière d’art et un poète raffiné. Il est indéniablement à l’origine de nombreuse traditions culturelles en vigueur à Rokugan, comme celle de la primogéniture. Sa vie est narrée dans Le dit de Genji, œuvre du plus jeune fils de Seppun. Cette œuvre dépeint Genji comme un politicien et un poète accompli, et comme un homme d’Etat éclairé. Il est à l’origine de nombreuses facettes de la culture Rokugani, depuis les habitudes alimentaires des habitants de l’Empire jusqu’au protocole pratiqué dans les rapports entre les nobles samurai du royaume. Il fut également à l’origine du développement du shinseisme et de la foi dans le Shintao, bien que ces courants religieux n’aient connu une faveur populaire générale que bien plus tard dans l’histoire de l’Empire. Genji épousa la plus belle femme de l’empire, une samurai du clan de la Grue nommée Doji Oborozukiyo, que les poètes surnommèrent « la Dame de la Lune des Brumes ».
On croit que, comme son père, Hantei Genji monta aux cieux quand il fut las de régner.
Hantei
Ningi (III) [? -(247)- 312]
On dit que Ningi, le second enfant et le premier fils de Hantei Genji fut le premier Empereur véritablement mortel. Son ascendance est transcrite dans les tous premiers parchemins des bibliothèques de la famile Ikoma et a toujours suscité de nombreux débats entre les familles Asako et Doji. Il monta sur le trône en 247, à la mort de son père.
Ningi a créé la Cour impériale, révisa le système judiciaire et améliora le premier code des lois de l’Empire. On lui attribue également l’unification des sept Clans majeurs de l’Empire sous son autorité, et l’établissement du système légal de propriété des terres (toutes les terres appartiennent à l’Empereur).
Hantei Bosai
(IV) [? -(312)- 371]
Bosai, fils de Ningi, contribua à l’essor de l’Empire en faisant édifier des monastères destinés à accueillir ceux qui se retiraient du monde et en instituant la tradition de l’Inkyo qui veut que les samurai entrent dans les ordres lorsqu’ils atteignent leur 40ème année.
Le règne de Hantei Bosai aura été une longue période de paix marquée par une volonté d’exploration, de recherche et de cartographie de l’Empire pour la première fois de son histoire. Les cartes qu’utilisent aujourd’hui les érudits rokugani furent établies durant le règne de Bosai et n’ont pas changé depuis.
Hantei
Fujiwa (V) [345 -(371)- 392]
Dès son jeune âge, Fujiwa fit preuve d’un sens exceptionnel du pouvoir et lança une politique de rénovation de l’Empire : il se donna pour objectif de passer des traités et de définir des frontières claires entre les territoires des 7 Clans majeurs ainsi que de déterminer ceux des 2 premiers Clans mineurs : les Clans de la Mante et du Renard.
Hantei Fujiwa est célèbre pour avoir pris la direction du Clan du Crabe pendant la guerre contre Oni no Usu (de 360 à 372). Fujiwa avait pris la tête de l’armée impériale pour seconder le Clan du Crabe contre les forces de Oni no Usu. Après avoir vaincu l’oni et ses hordes, Hantei Fujiwa punit sévèrement les Clans de la Grue et du Lion qui avaient affaibli le Clan du Crabe par des attaques politiques.
Le gozoku, une alliance politique créée en 389 par les champions de trois Clans majeurs : celui de la Grue, du Phénix et du Scorpion, enleva Hantei Kusada, le fils de Fujiwa. Doji Raigu, Shiba Gaijushiko et Bayushi Atsuki considéraient que l’Empereur ne doit être qu’un guide pour l’Empire et que les Clans devaient détenir le vrai pouvoir. Ils voulaient s’assurer l’indépendance des provinces des clans en créant un système de cités-états plutôt qu’un empire unique.
Le fils de Fujiwa pris en otage, l’Empereur dut céder à leurs exigences. À la demande du gozoku, Fujiwa ordonna qu’un certain nombre de samurai fussent rejetés de leurs Clans pour le motif manifestement fallacieux de « violation majeure du bushido ».
Hantei Kusada
(VI) [382 -(397)- 435]
Otomo Tohojatsu assura la régence jusqu’à ce que Hantei Kusada fut en âge de subir son gempukku. Le déjà puissant conseil du gozoku n’eut aucun mal à influencer Tohojatsu, qui avait toujours convoité le trône d’Émeraude. Les concessions qu’il fit décidèrent de la voie qu’allait emprunter l’Empire pour plusieurs décennies et condamnèrent le jeune Kusada à n’être qu’un empereur fantoche entre les mains du gozoku.
Le règne de Kusada eut peu d’impact sur l’empire, excepté d’un point de vue culturel. Pendant cette période, beaucoup des poètes et des artistes les plus talentuex de l’Empire se firent connaître en créant des œuvres légendaires qui sont toujours admirées dans l’Empire actuel. Il fit également beaucoup pour la religion, faisant construire de 397 à 409 plus de 24 temples dans les principaux quartiers de Otosan Uchi. La plupart de ces édifices étaient considérés comme des lieux sacré où Shinsei lui-même avait soit posé le pied, soit prononcé ses sûtra.
Kusada, dont le règne fut totalement dominé par la volonté du gozoku, fut un Empereur inefficace et impuissant. Le gozoku se servit de son influence pour créer un important réseau de routes, encourager les efforts en matière d’agriculture et jouer sur la volonté des Clans d’assurer leur indépendance.
Hantei Yugozohime
(VII) [? -(435)- 442]
Quand Hantei Kusada mourut, on fit venir son fils aîné depuis les terres du Clan du Phénix pour prendre sa succession (et prolonger l’influence du gozoku). Mais lors de son intronisation, sa sœur Yugozohime le défia en duel pour le trône. Les filles de Kusada avaient été laissées aux mains des autres Clans dans le but de forger des alliances politiques et Yugozohime avait été élevée par le Clan du Lion. Elle remporta facilement ce duel.
Avec le soutien militaire des Clans du Lion et du Dragon, Yugozohime anéantit totalement le contrôle politique exercé par le gozoku. Bien des membres des trois clans impliqués se retirèrent immédiatement dans des monastères ou périrent au cours de duels pendant l’année, bien que les ouvrages détenus par la famille Ikoma ne fasse jamais formellement mention de charges ou d’accusations portées contre eux.
Yugozohime épousa Doji Usan, un ami d’enfance et un élève, comme elle, de l’école Kakita. Ce dernier renonça à devenir Champion d’Émeraude pour gagner sa main. Elle démantela le gozoku, dont les fonctions administratives échurent aux familles impériales Seppun et Otomo. Les fonctions administratives autres que la magistrature furent dès lors interdites aux clans Majeurs.
Elle repoussa ensuite l'invasion gaijin et mourut lors de la bataille du Cerf Blanc.
Hantei Muhaki
(VIII) [? -(442)- 478]
La principale contribution de Muhaki à l’essort de l’Empire fut de mettre à l’index le texte original du Commandement de Akodo. Après s’être rendu dans les terres du clan du Lion et avoir été instruit par ses sensei, il déclara hérétiques plusieurs parties du texte pour leurs apparentes incitations à la tromperie en temps de guerre.
Certains disent que sa décision fut inspiré par son premier sensei, un samurai du clan de la Grue du nom de Kakita Kuga ; d’autres qui avaient lu le texte de Akodo, affirment que la décision de l’Empereur était motivée par les valeurs – ou le manque de valeur – du texte d’origine.
Après la mort de Kakita Kuga, Hantei Muhaki ordonna en 446 à Shiba Murayasu (qui était un ami d’enfance) de revenir pour enseigner au dojo de la famille Seppun. Ainsi, Shiba Murayasu devint-il le sensei de Hantei Rehutsime, la deuxième impératrice et une des rares Hantei à n’avoir pas suivi l’entraînement de la famille Kakita.
Hantei Muhaki était amoureux d’une cousine de Shiba Murayasu, et brisa une nouvelle fois la tradition en faisant enterrer ses cendres sur les terres du Clan du Phénix. Le cimetière, connu sous le nom de plaine du Chêne Pâle, est un lieu populaire pour tous les amoureux.
Hantei Retsuhime
(IX) [? -(478)- 511]
Hantei Retsuhime fut la deuxième impératrice de la famille Hantei. Elle alla à l’encontre de la volonté de son père – qui s’était lui-même opposé plus d’une fois à la tradition – en épousant un membre de la famille Matsu. Retsuhime et son mari n’eurent qu’un seul enfant, qui fut kidnappé lors d'une tentative de coup d'Etat par Gusai Rioshida en 500 puis qui mourut durant La Guerre du Sang en 509 : peut-être faut-il y voir la marque de la désapprobation de Amaterasu vis-à-vis de cette union. En tout cas, il n’y eut plus jamais de tentative par la suite pour rompre avec les traditions de la famille Hantei.
On dit que Hantei Retsuhime, après avoir promulgué des lois préparant une ère de prospérité et de paix qui dura quarante années, put se laisser aller au chagrin de la perte de son fils et mourut en quelques jours.
Hantei
X [? -(511)- 520]
Retsuhime n’avait aucun frère, mais 3 jeunes sœurs. Ce fut un cousin de Retsuhime (ayant épousé une Doji) qui hérita du titre.
Le nom de cet Empereur n’a pas été retranscrit par les historiens officiels, qui se réfèrent à lui non seulement par son titre, mais aussi par l’expression : « Celui qui sacrifia son nom pour l’Empire. »
C’est lui qui institua la coutume selon laquelle l’Empereur règnerait uniquement sous le titre de Hantei, sans référence à son nom. De même, il fut le premier Empereur qui dut être « re-découvert » parmi les familles impériales, et le premier membre de la famille Hantei qui ne descende pas d’un aîné de la lignée du premier Empereur Hantei.
Beaucoup supposent qu’il abandonna son nom pour qu’on oublie son ascendance exacte et qu’on retienne seulement que le sang de Hantei coulait dans ses veines – pour faire titre du nom, et par ce geste réaffirmer la noblesse de son sang.
Hantei X établit le premier système éducatif à Rokugan ; son aversion pour les shugenja et la magie était bien connue. Il porta beaucoup d’attention aux monastères voués à Shinsei, voyant dans la sagesse de leurs membres une alternative viable aux sortilèges des shugenja. Mais ses tentatives pour débarrasser progressivement l’Empire de toute sorcellerie échouèrent lamentablement.
Hantei XVI,
le Chrysanthème d'Acier [569 -(582)- 589]
La naissance du Chysanthème d’Acier fut accompagnée de présages lourds, comme on en avait pas vu depuis l’époque de Iuchiban. Les Shosuro, Ikoma et Asahina les ignorèrent tranquillement.
Hantei XVI prit le trône quand son père se retira prématurément à sa demande. Hantei XV croyait que son fils honnête, capable et intelligent dirigerait Rokugan vers une ère de prospérité. Hantei XVI se montra très différent de cette attente. Frappé de folie depuis sa naissance, le Chrysanthème d’Acier voyait des ennemis et des traîtres partout. Il fit écraser sans pitié toute menace potentielle, réelle ou imaginaire. Des milliers de gens moururent durant son règne cruel.
Hantei XVI fut finalement renversé quand il ordonna au daimyo du clan du Crabe, Hida Tsuneo, de tuer Hantei Chutoko, sa propre mère. Quoiqu’ils arrivèrent trop tard pour sauver la mère de l’Empereur, les Gardes Impériaux se retournèrent contre Hantei, et le tuèrent, avec Tsuneo et tous ceux qui lui étaient loyal. On dit que ceux qui le suivirent dans la mort sont condamnés à le suivre pour l’éternité.
Hantei Jodan
(XXXVIII) [1078 -(1103)- 1123]
Hantei Jodan, comme on l’appelait avant son couronnement, était un jeune prince audacieux, nourrissant des rêves et des idéaux pour rendre l’Empire meilleur. Son sensei était Kakita Toshimoko. Il fut sévèrement critiqué par Hida Kisada, le daimyo du Clan du Crabe. Il fut tué par Bayoshi Shoju lors du Coup d'Etat du Scorpion.
Hantei Sotorii
(XXXIX) [1107 -(1123)- 1125]
Il fut recueillit pendant 17 jours à l'âge de 4 ans par le ronin Yotsu, après l'assassinat de sa mère par des adeptes du sang. Il survécut au Coup d'Etat du Scorpion puis revint réclamer son trône ; Il ordonna alors la fin du Clan du Scorpion et de la famille Akodo, mais choisit comme épouse Bayushi Kachiko. Lors de la Guerre des Clans il fut touché par l'épidémie de peste et Fu leng prit possession de lui au fur et à mesure de l'ouverture des Parchemins Noirs, puis il fut détruit par les 7 nouveaux tonnerres rassemblés par le descendant de Shinsei.
Hida
Banuken [684 - 739]
Hida Banuken, daimyo du Clan du Crabe de l'époque, unit les forces des Clans et supervisa la construction de la Grande Muraille en 716, durant la Bataille de la Crête de la Vague.
Hida
Tadaka [376 - 412]
C'est le daimyo du Clan du Crabe qui se sacrifia pour ramener de l'Outremonde Matsu Itagi, le daimyo du Clan du Lion.
Hiruma
[? - 127]
L’esprit aussi rapide que sa course, Hiruma est l’archétype du chasseur rokugani. Les récits de ses exploits dans l’Outremonde oscillent entre la description d’un courage surhumain et d’une témérité inconsciente.
Hiruma Kazuma
[302 - ?]
Hiruma Kazuma était en contact avec les hommes-rats, appelés nezumi, et aurait été l'initiateur de l'alliance entre le Clan du Crabe et les nezumi (alliance évidemment toujours niée par le Clan du Crabe).
Ikoma
[? - 82]
Le karo d’Akodo, le vieil Ikoma était à la fois son conseiller, un magistrat, un conteur et, avant tout le meilleur ami d’Akodo. Ikoma ne se maria jamais et fut le premier à déclarer : « Il n’y a de place dans le cœur d’un samurai que pour son seigneur. » Akodo le surnommait « Migite » (main droite) et c’est très certainement le rôle qu’il remplissait à ses côtés. Ikoma connut une mort paisible, dans une maison de geisha située à la limite des terres du clan de la Grue. « À l’heure de ma mort, je veux être entouré de femmes ravissantes. Elles me serviront un délicieux saké et chanteront pour moi et m’écouteront tandis que je me remémorerai toutes les fois où j’ai fait la preuve de ma valeur, de ma gloire et de mon honneur et elle croiront la moindre de mes paroles. Voilà comment je veux mourir. »
Ikoma Dayu
[812 - ?]
Ikoma Dayu était un omoidasu (barde) controversé dont les avis tranchés au sujet de l’Histoire auraient été oubliés s’il n’avait été le fils du daimyo de la famille Ikoma. Dayu n’était pas content des histoires de la famille Ikoma, qu’il trouvait vieillottes, barbantes et inintéressantes. Il pensait que les historiens devraient prendre exemple sur les artisans de la famille Kakita, et rendre leurs histoires aussi divertissantes qu’instructives. Il pensait que si l’Histoire était enthousiaste, pleine d’émotion et agréable, les samurai s’y intéresseraient davantage. En lisant continuellement, l’esprit de la classe des guerriers serait plus fin et chacun pourrait être fier de sa famille. Les récit de Dayu traitant de la Bataille du Cerf Blanc et de la guerre contre Iuchiban sont devenus de véritables légendes et épopées. D’aucun critiquent la véracité historique des récits de Dayu, mais son œuvre est aujourd’hui encore très populaire.
Isawa
Akuma [250 - 283]
Le shugenja connu sous le nom d’Isawa Akuma tenta de percer le secret de l’identité. Il passa des années à étudier avec les membres de la famille Kuni, dans les bibliothèques impériales, alla demander conseil aux membres de la famille Agasha et passa même quelques temps sur la grande muraille Kaiu à observer les sombres légions de l’Outremonde et, en particulier, les créatures appelées oni.
Il finit par découvrir que sa quête ne trouverait pas son aboutissement au sein de l’Empire connu. Il devait faire des progrès très importants s’il voulait percer les secrets de l’être unique. Il se prépara pendant des semaines, puis – malgré les avertissements répétés des membres du Clan du Crabe – s’aventura dans le sombre royaume de Fu Leng.
Il ne revint jamais.
À ce que disent les membres de la famille Kuni, Isawa Akuma explora pendant des années les étendues dévastées, où il captura de petits oni peu puissants en vue de les interroger et de les examiner, tout en évitant les oni les plus redoutables.
Il trouva les réponses qu’il cherchait, mais seulement après qu’un oni dont il avait sous-estimé à la fois l’intelligence et la puissance les lui livrât. L’oni s’appropria son nom, le dépouillant de ce qu’il recherchait depuis tant d’années. Brisé et dément, Akuma erra dans l’Outremonde, et ce jusqu’à ce qu’il soit tué sans autre forme de procès par un membre de la famille Kuni qui l’avait mis en garde contre les dangers de sa quête. Oni no Akuma se rendit sur les terres du Clan du Phénix et terrassa le Conseil des Cinq avant de rejoindre l’Outremonde qu’il hante toujours.
Isawa Takao
[465 - 489]
Isawa Takao n’avait que 21 ans quand il devint Maître du Feu en 486 et qu’il présida aux destinées de la famille Isawa. Les autres Maîtres des éléments trouvèrent ses méthodes brutales et immatures, mais son statut lui offrait une certaine liberté de manœuvre.
Arrivé à l’âge de 24 ans, Isawa Takao mourut consumé par une colonne de feu, à cause, dit-on, de son arrogance et pour avoir défié l’Oracle du Feu.
Iuchi
[? - 200]
Iuchi Atesoro
[354 - 418]
Iuchi Atesoro fut le premier membre de cette famille, traditionnellement de shugenja, à embrasser le métier des armes. Si, bien sûr, la famille Iuchi avait déjà adopté des bushi, Atesoro fut le premier descendant mâle à choisir cette voie. Atesoro ne portait jamais d’armure (la famille ne disposait pas alors de serviteurs compétents en armurerie) et fut ainsi forcé de recourir à d’autres moyens pour se protéger. Certains récits le dépeignent chargeant une importante unité d’archers ennemie, se frayant un chemin tandis que les flèches tombaient en pluie autour de lui. Cette technique de protection a malheureusement été perdue au fil des âges.
Iuchiban
[470 - 510(?)]
Le passé de l’Empire dissimule de nombreux secrets honteux, mais aucun n’est aussi effrayant que celui des guerre contre le sorcier du sang, Iuchiban.
Le nom de Iuchiban signifie « adepte du sang », mais nul ne sait réellement qui était Iuchiban. Trois parchemins racontent trois histoires différentes, qui peuvent toutes être vraies. Selon le premier, c’était un jardinier dans la cité d’Otosan Uchi ; selon le deuxième, c’était un maître du Vide ; selon le troisième, c’était un membre du clan de la Ki-Rin, alors disparu, qui revint d’au-delà des montagnes porteur des secrets d’une magie étrangère.
Iuchiban fut rejoint, après avoir acquis son sombre savoir par la lecture du journal de Kuni Nakaru, par un puissant shugenja du Clan de la Grue : Asahina Yajinden. Ensemble, il forgèrent les « quatre lames de Iuchiban » – Ambition, Passion, Jugment et Revanche. Ces épées maudites furent fabriquées nul ne sait où ni comment à partir de l’âme de quatre honorables samurai, et chacune d’elle devint la parodie d’une vertu vénérée par la caste des samurai. Iuchiban, grâce à ses caricatures des principes du bushido, provoqua la chute de trois daimyo de Clan.
Le plan de Iuchiban fut mis au jour grâce à l’enquête menée par Soshi Takasho et Akodo Minobe, qui avaient des soupçons concernant les quatre puissantes épées vampiriques forgées par Asahina Yajinden sur ordre du sorcier.
Iuchiban ranima les cadavres des héros qui avaient reçu une honorable sépulture à Otosan Uchi et constitua une armée de morts vivants, puis la lança à l’assaut de la capitale et faillit bien s’emparer de l’Empire.
Les disciples de Iuchiban attaquèrent Otosan Uchi avec leur armée de zombies et les forces du clan du Lion et de la Grue les rencontrèrent sur le champ de bataille. Iuchiban fut capturé et exécuté.
Les divisions de la Grue percèrent les lignes ennemies et atteignirent le lieutenant de Iuchiban, Asahina Yajinden, le faisant prisonnier. Yajinden fut emprisonné par les paisibles membres de la famille Asahina, qui firent disparaître sa personnalité et ses souvenirs : il termina paisiblement sa vie comme jardinier à la capitale, témoignage vivant de ce qui arrive à ceux qui trahissent le Clan de la Grue. Néanmoins, les paysans murmurent que ce jardinier n’était pas vraiment Asahina Yajinden et qu’il s’était échappé pour hanter le monde jusqu’au retour de Iuchiban.
Trois tombes furent édifiées, dont deux servirent de leurres, sous la direction de Kaiu Gineza.
En 750 Iuchiban invoqua à nouveau une horde de mort-vivants, mais cette fois, il créa également un culte très répandu – celui des Adeptes du sang – pour accomplir ses desseins s’il échouait à détruire seul la lignée des Hantei.
Pendant son emprisonnement, Iuchiban avait appris comment transférer son esprit d’un corps à un autre. Il utilisa ce pouvoir pour tenter de s’emparer du corps d’un Ise zumi, Togashi Yamatsu, qui résista à son pouvoir. Alors que le Clan du Scorpion freinait l'avancée des mort-vivants lors de la Bataille de la Retraite Sanglante, l’homme tatoué retourna dans les montagnes du Clan du Dragon et donna l’alerte : une armée fut levée pour anéantir Iuchiban au cours de la Bataille de la Rivière Endormie.
Kaimetsu-uo
[65 - ?]
C'était le fils légitime de Osano-Wo et d'une Matsu. Pourtant il ne reçut pas le titre du daimyo du Clan du Crabe, et partit de colère avec sa mère s'établir sur les Iles de la Soie.
Il fonda ainsi le Clan de la Mante en 80.
À cette époque, Kaimetsu-uo avait construit une petite ville, érigé un palais de grande taille sur une saillie rocheuse et fondé une légion de soldats robustes. Il reçut un jour une lettre de son frère, devenu Champion du clan du Crabe. Leur père avait été empoisonné par un traître qui s’était réfugié sur les terres du clan du Phénix. Comme son frère ne pouvait venger la mort de leur père car il devait contenir les forces de l’Outremonde, Kaimetsu-uo décida de conduire ses hommes pour aller tuer le traître. Les membres du clan du Phénix se moquèrent derrière leurs éventail, échangeant des plaisanteries avec leurs amis du clan de la Grue.
Dix navires accompagnaient Kaimetsu-uo, lorsqu’ils s’approchèrent des plages entourant Kyuden Isawa, une puissante tempête se déclencha, qu’aucun sort de la famille Isawa ne put dissiper. Les hommes de Kaimetsu-uo débarquèrent sur les plages et se dirigèrent sans peur en direction des murs enchantés du palais, dissimulés par la tempête. Malgré le vent, les shugenja du clan du Phénix invoquèrent des lances de feu et des colonnes de pierre afin de repousser l’armée en marche. Les hommes de Kaimetsu-uo moururent dans d’atroces douleurs sans jamais pousser un cri qui révélerait leur position.
Quand ils arrivèrent devant les portes de Kyuden Isawa, seuls quinze braves samurai vivaient encore. Kaimetsu-uo fit alors appel à la puissance de son père. Il leva son épée et l’enfonça dans la lourde porte de la forteresse. Au même instant, les cieux se déchaînèrent et un éclair de flammes bleues fit voler les portes en éclat.
Devant ce miracle, les membres de la famille Isawa proposèrent un traité à leurs assaillants, malgré leur nombre. Ils refusèrent l’asile au meurtrier d’Osano-Wo et récompensèrent les survivants de l’armée de la Mante avec de l’or et des bijoux. Kaimetsu-uo revint sur les terres du clan du Crabe avec la tête du meurtrier. Une fois sur place, Kaimetsu-uo et son frère emportèrent le corps de leur père vers les plaines qui l’avaient vu naître et le renvoyèrent aux flammes du royaume des esprits.
Kaiu
[? - 76]
Kaiu le forgeron, fut l’un des premiers à suivre Hida ; il forgea les armes que le clan du Crabe utilisa pour lutter contre les créatures de l’Outremonde, dont le célèbre sabre de Hida lui-même nommé Chikara. En récompense de ce qu’il avait accompli, il put donner naissance à sa propre lignée.
Kaiu
Anou [282 - 337]
Architecte le plus doué que Rokugan ait certainement jamais vu, Kaiu Anou était un véritable maître dans les arts de la construction et du siège. Kaiou Anou joua un grand rôle dans la création de plusieurs structures importantes du Clan du Crabe et supervisa la reconstruction du château de la famille Hiruma après le siège manqué de 314. Il reçut le nom de famille vassale Anou et ses descendants furent absorbés par la famille Miya, même si certains samurai de la famille Kaiu puisent en lui leurs origines.
Kaiu Gineza
[459 - 511]
Après la victoire sur Iuchiban, on édifia trois tombes, dont deux servirent de leurres. Kaiu Gineza fut l’architecte de la tombe de Iuchiban. Une fois l’ouvrage achevé, il choisit de rester dans la tombe et activa un à un les pièges qui la scellaient en sachant qu’il mourrait là.
Kakita
[? - 75]
Il devint le premier Champion d’Émeraude en 27, battant Matsu. Puis épousa Doji.
Il écrivit le Sabre en l'an 40.
Quand il rencontra Mirumoto Hojatsu, chacun se mit en garde, les deux mains sur leur katana… mais aucun d’eux ne dégaina jamais son sabre. On raconte qu’ils se rencontrèrent une nouvelle fois par la suite à un âge avancé. Les deux adversaires en étaient alors venus à s’apprécier (notamment à travers la lecture de leurs traités de kenjutsu respectifs) et voulaient croiser le fer une dernière fois. Le duel eut lieu en terrain neutre : ils dégaînèrent leur katana et quand le premier sang coula, Hojatsu était mort et Kakita était grièvement blessé. Il refusa tout soin et, s’emparant du sabre de Hojatsu, dit : « Remplis ton devoir envers ton maître » avant de se laisser tomber sur la lame. Un monument à la mémoire des deux samurai se dresse toujours au nord-ouest de la vallée des deux généraux.
Kakita Rensei
[935 - 962]
Kakita Rensei était un célèbre bushi issu de l’école de la famille Kakita, qui ne suivit pas la tradition familiale ; il suivit les enseignements de l’école Daidoji plutôt que l’académie de la famille Kakita. Rensei eut une vie simple et faisait ce que lui dictait son cœur en toute occasion, se fiant plus à son instinct et à ses convictions qu’à l’entraînement et à la discipline. Malgré la simplicité de son existence, Rensei percevait immédiatement les faiblesse de ses adversaires et remportait régulièrement tous ses duels. On lui proposa plusieurs fois de devenir le maître de l’académie de l’école Kakita, mais il refusa à chaque fois en disant qu’il ne voulait pas vivre en cage quelle que soit la beauté de la vue.
Rensei passa sa vie à aller de village en village, à découvrir les us et les coutumes des autres clans de Rokugan et à vaincre les meilleurs bretteurs qu’on lui opposait. Sur le champ de bataille, son style de iaijutsu vint à bout de tous ses adversaires : son épée tranchait les armures comme s’il s’agissait d’eau sous la lame. On raconte qu’au court d’un affrontement, il coupa en un seul geste un cavalier et sa monture.
Sa force et sa résistance physique sont légendaires ; sa soif de liberté est au centre de nombreuses pièces de théâtre.
Les circonstances de la mort de Rensei sont une énigme pour les historiens. La dernière trace qu’on a de lui remonte juste après la prise de Shiro no Yojin, quand il fit part de son intention de se rendre seul jusqu’au palais de la famille Matsu pour défier son champion. Nul ne sait s’il parvint jamais au château – on ne retrouva jamais son corps et le Champion du Clan du Lion disparut trois mois plus tard. Ni l’un ni l’autre ne furent officiellement déclarés morts et on s’interroge encore pour savoir s’ils se sont véritablement affrontés en duel.
Kakita Wayozu
[450 - 535]
Kakita Wayozu fut la première femme à devenir maître de l’académie de la famille Kakita, artisan principal et sensei de tous les arts, y compris de l’école de iaijutsu.
Maître artisan respecté et conseillère avisée, tout laissait penser que Wayozu allait s’acquitter de sa tâche dans la paix et l’harmonie et qu’on se souviendrait de sa sagesse et de sa nature pacifique. Elle termina néanmoins sa vie, alors qu’elle avait 85 ans pendant la Bataille de la rivière de l’Or Blanc.
Kitsu Taiko
[717 - 781]
Le premier et le dernier exemple d’un Maître des Éléments n’appartenant pas au Clan du Phénix. Il devint Maître du Feu en 761.
Kuni
[? - 83]
Le premier Kuni du nom partagea son savoir avec ses compagnons pour gagner les faveurs de Hida. Il passa sa vie à servir le Clan du Crabe, un service qui lui coûta très cher. On raconte que son esprit est en ceux qui portent son nom et qu’il veille sur eux comme s’il s’agissait de ses propres enfants.
Kuni Genai
[115 - 148]
Genai suivi une formation de shugenja mais il vouait une véritable passion pour la nature. Il dessinait souvent des croquis d’animaux, de plantes et d’autres créations de la nature, le tout accompagné de brèves descriptions sur ce qu’il en savait. Un jour, il décida de se faire ronin pour arpenter l’Empire, découvrir davantage d’animaux et de plantes dignes d’être répertoriés. Hida fut tout d’abord courroucé par l’infidélité de son serviteur mais révisa son jugement lorsque le travail de Genai fut remarqué par Hantei Genji. Le Prince étincelant invita Genai à la cour pour jeter un œil à son recueil, puis Hida le réintégra au sein du clan du Crabe avec tous les honneurs et la permission de poursuivre ses voyages. L’œuvre de Genai fut la première tentative cohérente visant à répertorier la vie naturelle de Rokugan. Il n’existe pas de recueil exhaustif de l’œuvre de Genai, mais on prétend qu’il a réalisé des milliers de peintures de son vivant. Ses travaux sont très demandés et le simple fait de posséder une œuvre de Genai confère un prestige énorme.
Kuni Nakanu
[? - 105]
Kuni Nakanu était un cousin éloigné du premier fondateur de cette famille. Désireux de retourner le pouvoir de Fu Leng contre lui-même, il accumula un savoir impressionnant sur l’Outremonde et la Souillure, qu'il découvrit pour la première fois en l'an 100.
Il fut l’un des premiers membres de son clan à se rendre compte que la Souillure de l’Outremonde avait l’étrange capacité de ranimer les morts. Il passa près de deux ans à étudier ce phénomène, puis deux années supplémentaires à concentrer l’énergie des terres corrompues dans un sortilège. Son but était simple : il voulait parvenir à ranimer les morts avant l’énergie corrompue de l’Outremonde et les lancer contre les hordes du Dieu sombre. Après cinq années de recherches, Nakanu fit une légère erreur dans une incantation qui ranima dix-sept cadavres en même temps : le shugenja fut incapable de tous les contrôler et fut dévoré vivant. Néanmoins, pour le plus grand malheur de l’Empire, il avait consigné ses recherches dans un journal, qui réapparaîtrait quatre siècles plus tard entre les mains de Iuchiban.
Kuni
Osaku [695 - 716]
La Grande Muraille Kaiu, qui n’était encore à cette époque qu’un plan sur la table d’un architecte, était le seul espoir du Clan du Crabe contre les armées de "Mangeur". Pour donner le temps d’élever le mur, Kuni Osaku se sacrifia afin de créer une énorme vague qui barra la route à l’ennemi pendant 73 jours.
Matsu
Hitomi [423 - 441]
La légende de Matsu Hitomi est une des plus célèbre de tout Rokugan.
Matsu
Mochiko [? - ?]
Tous ceux qui s’étaient opposés à l’ascension du gozoku furent jetés sur les routes de rokugan. Parmi les premiers qui furent chassés, la légende dit qu’on comptait une jeune et fougueuse samurai-ko du nom de Matsu Mochiko (ou peut-être Matsu Mochihime) qui fut la première héroïne ronin, célèbre pour n’avoir pas baissé les bras après sa disgrâce et avoir continué à lutter contre le gozoku.
En récompense pour son dévouement exceptionnel et son combat permanent contre le Gozoku, Hantei Yugozohime nomma Matsu Mochiko Champion d'Emeraude en 435.
Mirumoto
Hojatsu [? - 75]
Mirumoto laissa à son fils adoptif le soin de perpétuer son enseignement, ce qu'il fit en rédigeant le Niten en 40. Hojatsu devint l’un des plus brillants duellistes de l’Empire. Quand il rencontra Kakita, chacun se mit en garde, les deux mains sur leur katana… mais aucun d’eux ne dégaina jamais son sabre. On raconte qu’ils se rencontrèrent une nouvelle fois par la suite à un âge avancé. Les deux adversaires en étaient alors venus à s’apprécier (notamment à travers la lecture de leurs traités de kenjutsu respectifs) et voulaient croiser le fer une dernière fois. Le duel eut lieu en terrain neutre : ils dégaînèrent leur katana et quand le premier sang coula, Hojatsu était mort et Kakita était grièvement blessé. Il refusa tout soin et, s’emparant du sabre de Hojatsu, dit : « Remplis ton devoir envers ton maître » avant de se laisser tomber sur la lame. Un monument à la mémoire des deux samurai se dresse toujours au nord-ouest de la vallée des deux généraux.
Mirumoto
Kaijuko [789 -(805)- 877]
Kaijuko, fille de Mirumoto Watanubo et de Doji Kaijuko (dont elle hérita le prénom) fut la première femme à devenir daimyo de la famille Mirumoto, à la mort de son père en 805. Comme son père n’avait pas de fils, son frère fit valoir ses droits à diriger le clan. Kaijuko refusa de se laisser écarter ainsi. « Tu ne prendras la place de mon père que si tu parviens à prendre ma vie. » Ujino ne voulait pas affronter sa nièce en combat singulier, mais il ne pouvait refuser sans perdre la face, aussi releva-t-il le défi. Kaijuko vainquit nettement son oncle et son droit à diriger la famille ne fut plus jamais mis en question.
Kaijuko était une femme charmante et avait de nombreux prétendants à la cour. Elle ne se coupait jamais les cheveux et portait souvent de somptueux kimonos qui la mettaient en valeur. Le fameux poète Kakita Sojatsu du clan de la Grue la rebaptisa « le Scorpion écailleux ». C’était également un des daimyo les plus opportunistes de la famille Mirumoto. Elle ne se déplaçait jamais sans un conseiller attitré, Kitsuki Runoso, qui était également son amant, si l’on en croit la rumeur. Elle donnait l’impression de n’aller à la cour que pour déjouer les plans des émissaires du Clan du Scorpion. Elle se fit d’ailleurs un ennemi de Bayushi Shinoko, l’épouse du daimyo de cette famille. On peut trouver une relation de leur rivalité dans le roman de Akodo Wujen, Des traces de pas dans la neige.
Elle mourut à 88 ans sans laisser d’enfants. C’est le petit-fils de son oncle qui prit la tête de la famille avec sa bénédiction. Elle mourut peu après avoir demandé à son nouveau daimyo de la pardonner pour avoir tué son grand-père.
On commémore son décès le premier jour du mois du Coq.
Mirumoto Tokeru
[433 - 456]
Tokeru était le lieutenant de confiance de son frère jumeau, Ryudumu. Mais ce dernier n’avait pas vraiment la fibre du commandement. Ses soldats admiraient et faisaient confiance à Tokeru mais se moquaient du daimyo en secret. Toute sa vie Tokeru soutint son frère aîné et ne le trahit jamais. Quand Ryudumu se maria, il remarqua avec quels yeux sa ravissante épouse regardait son séduisant frère cadet et en conçut immédiatement de la jalousie.
Cette jalousie prit bientôt un tour violent et Ryudumu lança un défi à son jeune frère : un duel à mort.
Tokeru aurait très facilement pu tuer son frère aîné, mais il choisit de le laisser gagner. Sa mort est l’une des plus tragiques et des plus héroïques de l’histoire de Rokugan ; elle est commémorée le troisième jour du mois du Rat.
Miya
[? - 85]
Miya, un jeune samurai serviteur d’Otomo, apporta à l’Empereur le message lui signifiant la fin de la guerre. Hantei lui demanda alors d’aller dire à son peuple que l’Empereur le bénissait.
Miya devint le héraut de l’Empereur. En 45, Il parcourut le pays en ruine en clamant le message de Hantei et, voyant les destructions, il créa « la Bénédiction de l’Empereur », un ordre de charpentiers chargé de reconstruire les dégats provoqué par la guerre, et qui sillonne toujours le pays, réparant ce qui doit l’être.
À son retour, Otomo Yamato suggèra à son frère d’autoriser Miya à créer sa famille.
Miya Mai
[452 - 495]
Ayant embrassé une vocation de comédienne auprès du Clan de la Grue, Miya Mai vit sa carrière médiocre emprunter un virage lorsque l’incendie ravagea son théâtre, la défigura et la priva d’une voix normale. Alors incapable d’assouvir sa passion, la comédie, Mai suivit la seule voie restante et se mit à écrire des pièces. Ainsi que les Fortunes l’avaient sans doute voulu, la comédienne médiocre devint un formidable auteur dramatique. La Bénédiction de l’Empereur, son œuvre la plus appréciée, conte l’histoire de la fin de la guerre contre Fu Leng et décrit la fondation de la maison Miya. Mai trouvait l’œuvre trop anodine et l’acheva en 472 uniquement parce que la commande de son mécène allait lui permettre de survivre. La pièce est généralement considérée comme sa meilleure oeuvre et a donné naissance à de nombreuses imitations.
Shosuro Furuyari appréciait grandement les écrits de Miya Mai et possédait plusieurs de ses manuscrits originaux.
La plupart des dernières pièces de Mai furent comiques et politiques, réfléchissant ainsi sa perception cynique de la vie. Bien que Mai soit aujourd’hui encore considérée comme l’un des plus grands dramaturges de Rokugan, elle mourut dans la pauvreté à cause des machinations des puissants qu’elle avait offensés dans ses dernières œuvres.
Moto Chai
[593 - 619]
Moto Chai, qui fut l’un des plus grands cavaliers de tous les temps, au regard même des critères du Clan de la Licorne, servit d’éclaireur et de tirailleur dans les situations les plus dangereuses. Quand seul un miracle pouvait sortir le Clan de la Licorne d’une mauvaise passe, on faisait appel à lui. On raconte qu’une fois, il lança son cheval au galop et se cramponna à son ventre afin que les hautes herbes le dissimulent à l’ennemi. Qu’une autre fois, il utilisa son yari comme une perche pour franchir une haie afin d’échapper à des sentinelles gaijin. Et on aurait dit en fait que plus il faisait preuve d’audace, plus les Fortunes lui souriaient.
Par trois fois, on offit à Moto Chai de prendre le commandement d’une unité d’importance. Et par trois fois, il refusa, avançant que s’il devait donner des ordres à d’autres hommes, au lieu de mener ses missions seuls, il ne serait pas en mesure d’utiliser ses compétences du mieux que l’exigeait son devoir envers son seigneur. Le général qui lui avait proposé ce commandement se sentit à ce point insulté par son troisième refus, qu’il lui ordonna de se faire seppuku. Quand le daimyo en eut vent, il pleura la perte de ce grand homme, ordonna à son tour au général de se faire seppuku et fit disparaître le nom de ce dernier des archives du Clan.
Moto Soro
[60 - 300]
Moto Soro était un simple paysan gaijin mais sa détermination inébranlable à réussir et sa dévotion sans pareille au code du bushido permit à ses descendants de devenir samurai et de continuer à porter son nom de famille. À l’époque, plusieurs membres du Clan de la Licorne contestèrent cette promotion d’un garde gaijin mal dégrossi et mal élevé, mais après plusieurs générations personne ne pouvait plus contester le brillant choix de Shinjo. Moto Soro et ses descendants étaient à la fois sans peur et redoutables, et ont payé un grand nombre de victoire de leur sang.
Naka Kaeteru
[13 - 160] et Miyuko [? - ?]
Naka Kaeteru était né dans une famille modeste, mais il prit sur lui de découvrir le monde. Il visita un Rokugan encore vierge en tâchant d’assimiler les enseignements de la terre et du ciel. Il vit des petits ruisseaux et des arbres et médita sur les questions qui le hantaient tout en tâchant de vider son esprit de tout souci durant son voyage.
Il allait partout, tirant des enseignements de chaque partie et élément de l’Empire et tournant sans cesse son esprit vers la connaissance. Kaeteru erra ainsi de nombreuses années avant de passer devant un magnifique bosquet. Là Kaeteru s’assit et médita. Il devint le premier Grand Maître des éléments.
Miyuko était une simple fermière, lorsqu’elle passa en 141 devant un moine en train de méditer à l’ombre d’un paisible bosquet. Elle devint le premier et le plus illustre des apprentis de Naka Kaeteru. Sur un élan, elle le rejoignit dans sa méditation. Au fil du temps, les deux personnages furent rejoints par une douzaine d’autres heimin, comme Miyuko, jusqu’à des shugenja de la famille Isawa et des moines de la confrérie de Shinsei.
Au cours des fréquentes discussions philosophiques, qui avaient lieu à l’ombre du bosquet, c’était toujours à Miyuko que Kaeteru posait ses questions d’abord. Bien que d’origine modeste, ses idées étaient pleines de profondeur.
Kaeteru passa les années qui lui restaient en contemplation, à guider ceux qui s’étaient assis à ses côtés sur la voie de l’illumination. Quand le clan du Phénix commença à exister en tant que communauté, ses membres prirent soin de Kaeteru et le nourrirent en disant que ses enseignements et lui-même faisaient partie de la grandeur de l’esprit et de la spiritualité. Ce fut le premier moine à se voir décerner le titre de Seishin Ichibiku (guide spirituel ou hôte illuminé). Et il est depuis vénéré par les moines de la confrérie de Shinsei et par les membres de la famille Asako comme le plus grand et le principal maître des enseignements de Shinsei et de la contemplation qui a jamais foulé le sol de Rokugan.
Après la mort du sage, le clan du Phénix accorda à Miyuko le statut de samurai, tout comme un ashigaru héroïque peut se voir accorder un tel honneur après une guerre longue et difficile. Mais bien que Miyuko fût profondément touchée de l’honneur qui lui était fait sa voie devait la conduire ailleurs. Le Grand Maître des Éléments souhaitait que Miyuko poursuive ses enseignements, mais en fasse bénéficier tout l’Empire. Avec la bénédiction de la famille Isawa, Miyuko devint un ronin.
Osano-Wo
[48 - 97]
C'est le fils de Hida et du Dragon du Tonnerre.
Dès qu’il devint daimyo du Clan du Crabe en 63, Osano-Wo lança un assaut contre une race de créatures de l’Outremonde qui s’étaient installées au sud du château Hiruma. C’est durant cette guerre qu'eurent lieu les exploits légendaires d’Osano-Wo, dont on raconte qu’il pouvait invoquer la foudre grâce à son épée et balayer ainsi mille adversaire en même temps.
La guerre fut si dévastatrice, que la race entière, ou plutôt ce qu’il en restait, fut contrainte d’abandonner ses cités et de se replier dans les marais, au plus profond de l’Outremonde, où Osano-Wo ne viendrait pas la chercher. Mais comme toute guerre, celle d’Osano-Wo lui coûta cher. Après 3 ans de batailles acharnées, le Clan du Crabe était exsangue et la seule solution pour Osano-Wo était de prendre une épouse dans un Clan riche.
Lorsqu’Osano-Wo décida de se marier, il examina les candidates potentielles et arrêta son choix sur une épouse de la famille Matsu du clan du Lion. Ayant essuyé deux refus de la part de la famille Matsu, (son premier messager était revenu avec les os brisés, seule la tête du deuxième fut envoyé à Osano-Wo), il décida de se rendre lui-même devant le château familial des Matsu et se présenta de la façon suivante : « Je suis Osano-Wo, où est ma femme ? » Quelques instants plus tard, les portes de la forteresse s’ouvrirent, laissant apparaître la première dame de la famille Matsu. Elle était accompagnée d’un millier d’hommes.
Elle resta longtemps silencieuse à le regarder avant de dire : « Vous voulez une femme ? Eh bien, épousez-moi. »
Quelques mois plus tard, lorsqu’il apprit que sa femme était enceinte, Osano-Wo se rendit dans le village voisin et but plus que de raison. Le matin suivant, il se réveilla à côté d’une paysanne. Neuf mois plus tard, les deux enfants vinrent au monde le même jour. Personne ne put dire lequel était né en premier et Osano-Wo les reconnut tous deux comme étant les siens. Le jour où Osano-Wo dut remettre Chikara, l’épée du clan du Crabe à son fils et héritier, Kaimetsu-uo, le fils légitime, savait déjà qu’il ne la recevrait pas : il avait toujours remporté les épreuves devant son frère. Et son père lui avait expliqué que ne connaissant jamais la défaite, il ne pouvait diriger le clan du Crabe.
La femme d’Osano-Wo entra dans une rage folle. Elle se coupa les cheveux, les abandonna sur le sol de leur chambre à coucher puis elle et son fils partirent hors des terres du clan du Crabe afin de recommencer une nouvelle vie. Ils traversèrent la baie du clan de la Grue et atteignirent un petit groupe d’îles connues sous le nom d’Iles de la Soie.
Il mourut empoisonné par un traître qui se réfugia sur les terres du clan du Phénix. Il fut vengé par son fils kametsu-uo lors du siège de kyuden Isawa en 97. Il accéda ensuite au rang de Fortune du Tonnerre et un temple fut construit en son honneur en 274 au sud de la Plaine du tonnerre, à l'ouest des terres du Clan du Scorpion.
Otomo Madoko
[640 - 690]
Madoko fut la faiseuse de mariages impériales sous les règnes de Hantei XIX à Hantei XXII. Ses expériences lui conférèrent d’incroyables talents de cour.
Son ouvrage le plus célèbre, La subtilité de la cour (écrit en 689), est un guide fondamental de la vie de cour.
Otomu Reju
[383 - 457]
Otomo Reju avait atteint l’apogée de sa gloire durant l’ère du Gozoku. Bien qu’il fût proche de l’Empereur, il avait le sentiment que le Gozoku se souciait bien plus des intérêts du peuple de Rokugan. Reju croyait fermement que l’enseignement, en particulier l’étude du Tao, pouvait élever les principes moraux du peuple. Il fonda plusieurs écoles dans les villages stratégiques d’Otosan Uchi, dont la Maison de la Lueur étincelante qui existe encore aujourd’hui. Il écrivit également de longs discours sur l’importance de la moralité dans la vie d’un samurai.
Lorsque le Gozoku commença à se quereller avec la confrérie de Shinsei, Reju condamna la triade et retira son considérable soutien financier (ce qui mena en partie le Gozoku à sa perte). Après la déchéance de l’organisation, Reju ne put plus trouver de place au sein de la cour de Hantei Yugozohime, qui le prenait pour un flagorneur manipulateur du Gozoku. Reju finit sa vie en exil non loin des terres du Clan du Blaireau.
Otomo
Yamato [? - ?]
Yamato fut le premier fils de la lignée Hantei à renoncer à son titre en faveur de son frère aîné (Hantei Genji), puis à emprunter le nom d’une lignée de moindre importance. Sa courtoisie a donné le jour à une tradition et aujourd’hui, tous les frères et sœurs cadets d’un Hantei empruntent le nom d’une famille mineure et s’écartent afin qu’il n’y ait qu’une famille Hantei dans tout l’Empire : celle de l’Empereur lui-même.
Le Rameau Divin est un texte plutôt ésotérique rédigé en 87 dans une forme primitive et plutôt maladroite de calligraphie. Il décrit en détail la relation entre l’homme et les kami. Les mythes et légendes associés au Rameau Divin tournent autour de la jeunesse de Hantei et décrivent souvent le kami impérial comme un individualiste, un héros solitaire qui survit pour sauver ses frères et sœurs bien qu’il ne les ait jamais rencontrés. Armé de Kusangi no tsuru, l’Épée de la Grappe des Nuages, Hantei devient la personnifictation même du bushido, vivant comme s’efforcent de le faire tous les samurai, sans rien connaître des règles du bushido. Hantei devient l’incarnation de l’esprit du guerrier, son âme ne faisant plus qu’un avec les idéaux auxquels tendent tous les samurai. Certains pensent que ce texte, souvent obscur, recèle d’immenses secrets encore incompris à ce jour.
Seppun
[? - ?]
Le premier humain que les kami rencontrèrent après leur chute était une femme sainte, qui dirigeait son peuple et qui se présenta à eux sous le nom de Seppun (quoique Seppun fut peut-être en réalité le nom que l’on donnait alors aux plus saints des serviteurs célestes). Elle demanda au dieux le privilège de les servir et Hantei lui demanda de lui parler de son monde.
Seppun Hanako
[570 - 637]
Seppun Hanako accomplit son gempukku lors du règne court et brutal de Hantei XVI. Survivant malgré les évènements, elle fut le témoin de multiples cas de corruption et d’atrocités durant le règne du Chrysanthème d’Acier qui n’était que l’aboutissement du déclin commencé sous Hantei XIII.
Lorsque Hantei XVII accéda au trône, Hanako accepta de bon cœur d’aider le jeune Empereur inexpérimenté en qualité de chancelier. Durant cette ère, non seulement Hanako répara une partie des dommages causés par l’Empereur précédent, mais elle lança une vague de réforme auxquelle elle songeait depuis longtemps. Sa plus grande œuvre fut écrite en 622 ; Les articles du Ciel devint la nouvelle base du droit rokugani. Ces articles limitèrent la torture, améliorèrent la condition de vie de nombreux heimin et fixèrent des règles précises en matière de prisonniers et otages en temps de guerre.
Shiba
Gaijushiko [374 - 439]
L’histoire de Shiba Gaijushiko est des plus étranges. Selon les archives du Clan du Phénix, il n’était qu’un scribe impérial devenu daimyo du Clan du Phénix mais les historiens connaissent une tout autre histoire. À un moment donné, Gaijushiko prit la tête du Gozoku. Il survécut lorsque Doji Raigu usurpa son pouvoir. Il survécut lorsque le Gozoku s’effondra, trouvant même une place à la Cour de Hantei Yugozohime en trahissant ses anciens camarades. C’était un homme froid, impitoyable et traître et il survécut à l’adversité jusqu’à l'âge avancé de 65 ans.
Shiba Maryasu
[419 - 479]
Shiba Maryasu est né des amours d’un père du Clan du Phénix et d’une riche mère de la famille Otomo. Il passa sa jeunesse à voyager entre les jardins impériaux de Otosan Uchi et le dojo de Shiro Shiba. Ses journées d’entraînement de bushi témoignèrent de sa tranquille habileté. Ses explications simples et les exemples naturels qu’il donnait de l’essence de l’escrime de la famille Shiba lui valurent une place de sensei cadet, et il ne cessait de progresser dans le maniement de l’épée.
À 26 ans, il devint l’un des plus jeune sensei que l’école eût jamais connu.
Shiba
Toriiko [802 - 827]
Alors que Shiba Toriiko était encore une enfant, sa tante bien-aimée fut choisie pour devenir l’Oracle de l’Air. La petite fille qui ne savait pas ce qu’impliquaient ses nouveaux pouvoirs, lui demanda de faire un « tour ». L’Oracle posa ses mains sur la petite fille et son expression se renfrogna.
« Que se passe-t-il, Tama-san ?
– Connaître le futur, c’est renoncer à l’espoir.
– Il y a toujours un espoir pour la paix, répondit gravement la petite fille.
– Deviens forte en grandissant, un jour tu préserveras la paix. »
Elle devint daimyo du Clan du Phénix et se sacrifia pour la paix au cours de la Bataille du Daisho Brisé.
Shiba Sakazu
[881 - ?]
Shinjo Martera
[100 - 500]
Shinjo Martera est le premier fils de Shinjo. Général impitoyable et explorateur audacieux. Il était craint en combat au corps à corps. Dans la région des Terres Brûlées, alors qu’il n’avait qu’un an et demi, il arracha l’œil de l’un de ses ravisseurs avant de succomber au nombre. Mais le fils de Shinjo était surtout célèbre car il était l’exemple vivant de ce que doit être un samurai. Il incarnait les principes du bushido pour le Clan de la Licorne et nul ne put jamais noter le moindre manquement dans sa conduite, tout au long de sa vie. Chacun de ses gestes était empreint de grâce et il réussissait tout ce qu’il entreprenait.
Shosuro Furuyari
[774 - 856]
Furuyari est l’auteur de trois des plus importantes pièces de l’histoire du théâtre rokugani : La mort de Hantei, qui raconte la fin du premier Empereur, Le masque, qui retrace la vie du seul daimyo du clan du Scorpion à n’avoir jamais porté de masque, et Père et Fille, une pièce épique consacrée aux relations qu’entretenait Bayushi et Shosuro.
On raconte que Furuyari est morte trois jours après le décès de son fils unique.
Shosuro Itode
[914 - 940]
Soshi Saibankan
[130 - 175]
Avant l’institution des magistrats d’Émeraude, chaque cité disposait souvent de son propre système judiciaire et de sa propre interprétation des décrets impériaux. Saibankan, l’un des plus célèbres de ces juges a officié à Taigo One Toshi (la cité de la crête ensoleillée) pendant dix ans. Ce sont les histoires de son « vieil oncle Sochoku » qui contibuèrent le plus à sa renommée : Saibankan se servait de ces histoires pleines de sagesse pour expliquer ses jugements parfois surprenants.
Le ritsuryo, inspiré dit-on par Soshi Saibankan, est la partie la plus importante du code des lois. Ce système pénal et administratif met l’accent sur les témoignages et le sens de l’honneur plutôt que sur les preuves matérielles.
Contrarié par l’idée que ses lois ne sont pas mises en valeur de manière appropriée, l’Empereur chargea son Champion d’Émeraude, Doji Hatsuo, de poser les bases d’un système plus cohérent.
Hatsuo convoqua un juge particulièrement populaire, renommé à la fois pour sa courtoisie et son impartialité : Soshi Saibankan, qui lui proposa un système dans lequel des samurai, choisis pour leur dévouement et leurs capacités, seraient dispersés dans tout l’Empire pour faire appliquer la loi, et ne seraient responsables que devant le Champion d’Émeraude lui-même. De plus, Saibankan rédigea une charte qui détaillait les devoirs exacts des magistrats, incluant les crimes qui relevaient de leur compétence et ceux qui relevaient des autorité des provinces et des villes. Ensemble Hatsuo et Saibankan présentèrent l’idée à Hantei qui ordonna qu’elle fut mise en application sur-le-champ.
Sun
Tao [100 - 150]
On ne sait pas grand chose sur les origines de Sun Tao. Dans certaines versions, il appartenait au Clan du Lion et descendait de Akodo lui-même. Dans une autre, il était issu de la famille Isawa et avait été élevé par la famille Akodo en qualité d’otage. Dans une troisième, il était le fils cadet de l’Empereur, parti sillonner Rokugan une fois le rêgne de son frère aîné Hantei Genji solidement assis. Dans une quatrième, il est le fils d’un couple de barbares. Quelles que soient ses origines, un détail revient systématiquement : il entama sa carrière en 115 au sein du Clan du Lion. Après cinq brillantes années d’études au sein du Clan du Lion, Sun Tao entendit en rêve la voix d’Akodo lui-même lui ordonner de parcourir l’Empire pour apprendre la leçon que chaque clan pouvait lui enseigner. Il décida d’obéir et pour cela, afin d’être accepté dans chaque Clan, il se dépouilla de son nom, et devint un ronin. Avant de partir, il remercia le Clan du Lion de lui avoir appris la tactique et il promit au daimyo du Clan du Lion qu’il lui ferait part de ce qu’il apprendrait.
Il alla voir le Clan de la Grue en 120, qui le prit d'abord pour un espion. Le Clan de la Grue le mit à l’épreuve, mais il triompha de toutes les difficultés. Cinq ans plus tard, quand il reprit la route, le Clan de la Grue tenta de le retenir, mais il les remercia de lui avoir appris l’excellence et il promit de leur faire part de ce qu’il apprendrait. Les bushi qu’il avait dirigé dans ce Clan le suivirent avec loyauté.
Le Clan du Phénix l’accueillit en 125 à bras ouverts et fut heureux de partager son savoir de la guerre avec lui en échange de ses conseils, et pendant cinq ans, Sun Tao ne participa à aucun conflit. Lorsqu’il repartit, il remercia le Clan de lui avoir appris la paix et il promit au daimyo du Clan qu’il partagerait avec lui ce qu’il apprendrait.
Il se rendit en 130 sur les terres du Clan du Dragon. Là, il attendit avec son armée sur les contreforts des montagnes que le daimyo du Clan accepte de le rencontrer. Il attendit cinq ans. Au bout de ce temps, le daimyo descendit de sa montagne et Sun Tao le remercia pour lui avoir appris la patience et il lui dit qu’il reviendrait pour partager ce qu’il avait appris.
En 135, à la frontière sud de l'Empire, Sun Tao ne connut qu’affrontement. Les trois quarts des bushi qui l’accompagnaient moururent, mais il parvint à survivre et à gagner le respect du clan du Crabe. Après cinq ans, le Champion du clan du Crabe lui offrit une armure créé par la famille Kaiu. Sun Tao le remercia de lui avoir appris la défaite et il lui dit qu’il reviendrait pour partager ce qu’il avait appris.
Ce que fit ensuite Sun Tao en 140 sur les terres du Clan du Scorpion, nul ne le sait, mais quand il repartit cinq ans après, il remercia le Clan de lui avoir appris tout ce que les autres n’avaient pu lui apprendre et il dit au daimyo qu’il reviendrait pour partager ce qu’il avait appris. « Votre quête n’est-elle pas achevée ? » demanda le daimyo du Clan en proie à la confusion. Le Clan du scorpion projetait depuis longtemps d’être le dernier maître de Sun Tao, et donc de découvrir tous ses secrets.
« Non, répondit Sun Tao, il y a encore un Clan que je n’ai pas vu. »
En 145, Sun Tao se mit en route vers les Terres brûlées. Il n’en revint jamais.
Sun Tao laissa son armure et ses écrits à Terumoto, le plus fidèle des serviteurs. Terumoto fit très respectueusement sept copies du journal de Sun Tao : une pour chaque clan majeur, plus une pour l’Empereur. Terumoto fut tué par des bandits avant de pouvoir remettre tous les parchemins. Seuls les exemplaires destinés au Clan du Dragon, du Scorpion et à la famille Hantei arrivèrent à destination en 150. Les autres, ainsi que l’armure de Sun Tao, sont perdus à jamais. Le clan de la Licorne se souvient à peu près à cette époque d’un homme venu de l’Est et qui a passé cinq ans parmi eux. On peut donc supposer que Sun Tao a écrit une version plus complète de son Traité mais comme il n’est jamais reparu, on suppose qu’il est mort lors de son voyage de retour. Quoiqu’il en soit, le clan de la Licorne ne possède pas le Traité complet. Sun Tao n’a peut-être pas voulu le leur laisser.
Togashi
Kaze [143 - 185]
Alors que les paysans, devenus incapables de se défendre, étaient la proie des bandits et des créatures de l’Outremonde, dans l’indifférence des samurai, un Ise Zumi descendit de la montagne en 173 pour enseigner à ceux qui le voulaient un style de combat sans arme nommé « mains et pieds ». Le jiujitsu se répandit comme une traînée de poudre. Il s’apprenait facilement et Kaze était un remarquable professeur. Il se rendait dans les maisons de thé pour y provoquer les samurai. Puis il ressortait et attendait que le samurai dégaine son sabre. Chaque fois, le samurai sous-estimait son adversaire désarmé et se retrouvait en un rien de temps face contre terre dans la rue, la main paralysée et le pied de Kaze sur sa nuque. De telles démonstrations le rendirent populaire chez les paysans et très impopulaire chez les samurai.
Après plusieurs années, les samurai commencèrent à rechercher le maître pour apprendre sa technique de combat à mains nues, mais il refusa de l’enseigner à des samurai tant que l’Empereur continuerait à interdire aux paysans de porter une arme.
Togashi Kaze arriva un jour de l'année 177 dans un monastère des montagnes. Autour, les champ étaient à l’abandon, en friche. Le lieu semblait désert mais les portes étaient bien fermées. Kaze se mit à marteler le portail et exigea d’une voix forte qu’on le fit entrer. Suspectant la présence d’un gaki, il se prépara à défoncer la porte lorsqu’elle s’ouvrit enfin. Kaze fut accueilli par une apparition bien plus effrayante – un homme squelettique, non pas un zombie mais un vivant, faible et affamé. Kaze demanda et obtint la permission de rester. Ce qu’il vit durant les semaines qui suivirent le stupéfia : les moines méditaient de façon si intense qu’ils négligeaient tout le reste et refusaient de se préoccuper de quoi que ce fût d’autre. Kaze prit sur lui d’aider ces moines.
Affirmant qu’il avait une nouvelle forme de méditation à leur montrer, il les emmena dans la cour mal entretenue. Puis il leur montra les kata les plus simples du kaze-do. Au début, les moines étaient sceptiques et Kaze dut se montrer prudent pour ne pas les épuiser trop rapidement. Mais bientôt, les moines se mirent au Kaze-do, le combinant avec leurs propres techniques de méditation. Ainsi était né une nouvelle branche du shinseisme. Ils se nommèrent les moines de Kaimetsu-uo en l’honneur du fils vengeur de la Fortune du Tonnerre.
Depuis, même si le Sentier de la Purification interdit toute violence aux moines, ceux du temple de kaimetsu-uo prennent sur eux de soulager la souffrance du monde. Ils arpentent le monde pour y combattre le mal. Des légendes populaires racontent comment un pieux moine arrive dans un village pour rosser les brigands/gaki/magistrats corrompus. Ces moines parcourent le pays pour redresser tous les torts. Trois temple de Kaimetsu-uo ont été construits.
Finalement, Hantei Ningi requit la présence de Kaze à la cour et ce dernier accepta l’invitation. Quand l’Empereur lui demanda de faire une démonstration de sa technique, l’Ise Zumi refusa. Hantei, furieux qu’un de ses sujets ose de la sorte refuser un ordre, ordonna au Champion d’Émeraude de tuer le moine, imaginant qu’il verrait ainsi, d’une manière ou d’une autre, la fameuse technique.
Kaze précisa à l’Empereur qu’il ne léverait pas le petit doigt contre le Champion d’Emeraude, pas même pour sauver sa propre vie. Doji Kuzume, le Champion d’Emeraude, refusant de combattre un homme qui ne se défendait pas, dit à l’Empereur qu’il ne tuerait pas Kaze et requit la permission de se faire seppuku pour la désobéissance à un ordre. La permission fut accordée.
L’Empereur se tourna alors vers Matsu Noshin et lui ordonna, en tant que nouveau Champion d’Emeraude, de tuer Kaze. Sans hésitation, le samurai du Clan du Lion dégaina son sabre et trancha la tête de l’homme tatoué. Ainsi Togashi Kaze mourut sans avoir jamais dévoilé sa technique à un samurai.
Uikku, le
Prophète serein [68 - 90]
En 72, dans une plaine accidentée, à bonne distance du village le plus proche, des paysans qui s’étaient écartés du chemin trouvèrent un jeune garçon. L’enfant, qui n’avait pas plus de quatre ans, jouait dans un mince ruisseau qui s’écoulait d’un gros bloc de pierre noire tout proche et il ne semblait y avoir personne d’autre. Pensant qu’on avait abandonné l’enfant, les paysans le ramenèrent au village et se mirent en quête de ses parents, mais sans résultat. Nul dans les cinquantes li n’avait un tel enfant et nul n’avait perdu de petit garçon.
L’enfant n’était pas ordinaire. Il avait de grands yeux vert doré des plus étranges, il parlait distinctement mais sa voix résonnait du son d’un lointain cours d’eau. Mais ce n’est pas sa voix qui enchanta la famille Isawa, ce furent ses mots. À quatre ans, sans connaître et avoir jamais même vu le Tao, le garçon en récitait des vers et citait le texte. En ce temps, les paysans de Rokugan n’avaient pas pleinement conscience de l’existence du Tao de Shinsei et étaient encore moins capables de le réciter ou d’en enseigner les plus profonds mystères à un enfant de quatre ans.
Lorsque le Conseil des Cinq fut informé de l’existence du prodige, il fit amener l’enfant à Kyuden Isawa où les membres de la famille Asako l’interrogèrent. Quand ils demandèrent au garconnet de lui dire des passages du Tao, il se contenta de sourire et de réciter des chapitres manifestement mémorisés. La famille Asako fut stupéfaite et les maîtres des Éléments troublés jusqu’à ce que l’un des bibliothécaires arrivât avec des parties de l’enseignement de Shinsei.
Au cœur du Tao, on trouve ce passage qui relate une conversation entre Shinsei et Hantei :
« Des neuf enfants du Soleil et de la Lune ; Doji, Akodo, Shinjo, Hida, Togashi, Bayushi, Shiba, Fu Leng et moi-même…» commença l’Empereur.
–- Non, dit Shinsei.
–- Non ? demanda mon frère.
–- Le soleil et la Lune avaient dix enfants, mais vous ne connaîtrez jamais votre frère cadet… »
Les érudits ont longuement débattu de cet énigmatique passage et ont souvent conclu que le dixième « Enfant » du Soleil et de la Lune était l’humanité, qu’il s’agissait des enfants de la Terre.
Certes on peut soutenir que Hantei ne considéra jamais véritablement les mortels comme ses frères et sœurs. Néanmoins, quand on découvrit l’enfant sur les terres de la famille Shiba, un vent de folie s’empara de certains. Cet enfant pouvait-il être le dixième kami ? Les discussions à ce sujet continuent à faire rage depuis des générations, même si l’on accepte généralement l’homme comme « l’enfant cadet du Soleil et de la Lune ».
Néanmoins, l’enfant resta à Kyuden Isawa, auprès du Conseil des Cinq. On l’appela « Uikku » ce qui veut dire « don ». Alors qu’il grandissait, il devint évident qu’il était faible d’esprit et que les kami l’avaient touché à la naissance. Nulle magie ne pouvait soigner l’éloignement qu’on lisait dans ses yeux et même le plus compétent des érudits ne pouvait réduire l’autisme grave qui frappait l’enfant.
Lorsqu’il prit de l’âge, le garçon commença à parler d’autre chose que du Tao, à savoir de l’avenir et d’énigmes qu’il ne prétendait même pas saisir. Sur ordre du Maître du Vide, les érudits notèrent les paroles de l’enfant et on les conserva. Bientôt, la famille Asako commença à réaliser que le garçon parlait de prophéties et comblait plusieurs « lacunes » dans le texte du Tao lui-même.
Si l’enfant connu sous le nom de Uikku ne « s’éveilla » jamais véritablement, il devint un personnage de premier plan en matière de sagesse et de religion rokugani. Ses prophéties et éclaircissements du Tao ont force de loi, comme s’ils avaient été dictés par Shinsei lui-même. Les Maîtres des Éléments se chargèrent de l’élever, et lorsqu’il mourut, à l’âge de 18 ans, on le pleura comme s’il avait fait partie de la famille Isawa.
On organisa des funéraille en son honneur et on dispersa ses cendres sur le rocher près duquel on l’avait trouvé ; près du lit du ruisseau, on éleva un petit temple au frontispice duquel est gravé sa dernière prophétie. C’est l’un des lieux de pèlerinage les plus populaire de l’Empire.
Yasuki Fumoki
[635 - 671]
Fumoki était un pirate tristement célèbre qui attaquait les navires marchands du Clan du Crabe commerçant le long de la côte. Il pilla ou coula plus d’une centaine de ces navires avant de disparaître au cours d’une violente tempête. Les membres de son équipages qui survécurent affirmèrent qu’ils avaient été attaqués par un gigantesque monstre marin et que la dernière fois qu’ils virent Fumoki, celui-ci enfonçait son katana dans la puissante gueule de la créature.
Yasuki
Tanaka [? - ?]
Le système de troc existait déjà mais Yasuki Tanaka, simple marchand dans une famille mineure du Clan de la Grue, conçut en 223 le koku tel qu’on le connaît aujourd’hui. Le koku affiche le kanji des Fortunes d’un côté, et celui des kami de l’autre. Bien qu’elles fussent simples et reconnaissables, les pièces de Tanaka permettaient de confondre la plupart des tentatives de contrefaçon. Lorsque l’Empereur voulut en savoir plus sur l’étrange petite pièce de cuivre (alors exclusivement utilisée par le Clan de la Grue), Tanaka lui offrit ses matrices. Hantei Genji fut ravi par tant d’ingéniosité et le koku est depuis la monnaie officielle de Rokugan.
Yotsu
Yatoshin [? -(1112)- 1120]
Mille gardes escortaient l’Impératrice et son fils jusqu’à leur destination en cette fin d'année 1111. Il s’agissait des meilleurs hommes de la famille Seppun et l’escorte comptait également une garde d’honneur constituée de yojimbo de la famille Shiba. On ne pouvait rêver meilleure escorte.
Cependant, ils furent attaqués par des adeptes du sang alors que tous se rendaient dans les terres du Clan du Phénix en empruntant Kiken no Roka, aussi appelé le Col périlleux, et les palanquins impériaux furent livrés aux flammes sous le ciel étoilé.
Mais un ronin du nom de Yotsu, parcourait les collines en quête de nourriture et de bois pour réchauffer sa famille. Ses huit enfants l’accompagnaient et effectuaient leurs travaux quotidiens. Un tremblement de terre avait rasé leur hutte et tué leur mère. On dit que Yotsu descendait d’un Ise zumi perdu du Clan du dragon qui avait renoncé à sa place dans les montagnes de Togashi pour l’amour d’une femme.
Lorsqu’ils virent les feux de camp des adeptes du sang, Yotsu sut qu’il devait aller voir ce qui se passait. Le spectacle qu’il découvrit fut le plus horrible qu’il ait jamais vu. Plus d’un milliers de cadavres gisaient au sol autour des feux rituels. Ils avaient donné leur vie pour protéger l’Impératrice et le Prince mais avaient échoué.
Yotsu ramassa le katana d’un défunt membre de la famille Seppun et marcha courageusement vers le camp des adeptes du sang. Ses enfants restèrent dans les falaises, dissimulés comme il le leur avait appris.
Yotsu se faufila entre les gardes tandis qu’un rituel débutait et s’agenouilla devant la silhouette de l’Impératrice entravée. Il lui ôta son bâillon et lui demanda s’il pouvait mourir à ses ordres. Mais l’Impératrice Hochiahime chuchota simplement : « Non, ronin. Vis. Conduis mon fils aîné jusqu’à son père. Dis-leur de me pleurer et de pleurer l’enfant auquel j’aurais dû donner naissance. »
Sachant que les adeptes du sang l’auraient suivi pour tuer Sotorii s’ils avaient su ce qui s’était passé, Yotsu fit la seule chose qu’il avait à faire. Il retourna auprès de ses enfants, là où ils se cachaient dans les collines, puis emmena son fils cadet jusqu’au campement. Laissant le jeune garçonnet aux soins de l’Impératrice, Yotsu partit ensuite mettre Sotorii à l’abri.
Yotsu nourrit et prit soin de Sotorii, alors âgé de 5 ans, pendant qu’ils traversaient de dangereux cols et de perfides terres. N’importe quel paysan pouvait être un adepte du sang à la recherche de l’enfant – tout samurai à cheval pouvait être un agent. Ainsi, Yotsu couvrit le garçonnet de loques arrachées à ses propres vêtements et le cacha parmi ses sept enfants.
La famille voyagea pendant 17 jours, empruntant les longues routes et traversant les terrains couverts menant aux palais de la famille Seppun. Au moment où ils arrivèrent, on préparait déjà de grandes obsèques impériales – tous étaient au courant du sort de la caravane et de ses occupants.
Ayant perdu tout espoir, l’Empereur avait décrété 7 jours de deuil en hommage à Hochiahime et ses enfants. Au troisième jour, un ronin fatigué compagné de ses huit enfants arriva en vue du palais de la famille Seppun et demanda à voir l’Empereur en personne. Il essuya un refus : le seul fait de suggérer une telle idée en période de deuil aurait certainement pris des allures d’insulte à l’encontre de l’Ordre Céleste.
Finalement Yotsu conçut un plan audacieux. Lorsque l’Empereur et son palanquin quittèrent le palais de la famille Seppun, Yotsu sortit de la foule devant les gardes. Porteur de l’épée de la famille Seppun qu’il avait ramassé sur le champ de bataille et entouré de ses enfants, il attendit patiemment jusqu’à ce que les gardes vinssent prendre la tête du cortège. Puis, alors que Hantei XXXVIII ouvrait les parois de son palanquin pour voir quelle était la gêne, Yotsu lâcha la main de Sotorii et regarda le garçonnet de 5 ans, les yeux en larmes, courir en direction de son père.
Malgré sa tenue souillée, l’Empereur reconnut immédiatement son fils et l’enlaça. Criant un ordre, il empêcha les gardes de la famille Seppun d’occire Yotsu, puis exigea qu’on lui amène le ronin et ses enfants.
Après avoir entendu son récit, Hantei demanda au ronin de suivre la caravane impériale jusqu’à Otosan Uchi. Lorsqu’ils arrivèrent, Hantei tint une cérémonie officielle durant laquelle il offrit au ronin le katana que portait son propre père.
« Pendant quelques instants, dit Hantei, vos enfants furent frères et sœur de mon fils, et vous, ronin, fûtes son père. Désormais, vous êtes non seulement leur père, mais également celui de votre lignée – la lignée des Yotsu. Levez-vous, Yotsu Yatoshin, et portez de surcroît le nom de mon père. » Le ronin reçut un petit fief dans les Montagnes du regret, à la limite des terres du Clan du Mille-pattes, et ses enfants furent invités à la Cour impériale, aux titres de camarades de jeux et de compagnons de Sotorii.